Algérie

Sommés d'enlever des clôtures: Des apiculteurs en appellent au ministre de l'Agriculture



Ils sont plusieurs apiculteurs activant au lieu-dit Pont Albert sis à Misserghine qui ont été sommés, à travers des mises en demeure envoyées par la conservation des forêts, d'enlever les clôtures qui entourent les domaines où sont implantées leurs ruches d'abeilles. Depuis dix jours que ces correspondances ont été adressées à ces professionnels, et c'est la panique. Ces derniers, selon leur représentant, « n'ont eu aucune explication sur cette mesure qui pourtant », dit-il, « peut avoir des conséquences graves sur notre activité d'apiculteur. Enlever le seul moyen de protection de notre espace est une menace pour nos ruches qui seront exposées aux vols, aux actes de vandalisme, aux risques d'incendies et aussi d'agressions ».Ces apiculteurs qui avaient lancé leurs projets, individuellement, dans le cadre du plan gouvernemental du développement de l'apiculture s'interrogent sur les raisons d'une telle mesure alors que « tout ce qui a été réalisé est conforme au cahier des charges », disent-ils. Le représentant des apiculteurs a expliqué que « chaque clôture a coûté 100 millions de centimes avec l'ouverture des accès et la construction de petits chalets dans le seul but de rendre notre domaine sécurisé et protéger nos ruches. Notre projet commence tout juste à voir le jour après trois ans de travail et nous ne pouvons pas par une simple mesure détruire tout ce que nous avons mis des années à construire ». Ces apiculteurs se disent, en outre, frustrés de voir que leurs demandes d'autorisation de planter des arbres dans leurs domaines tardent à venir pour des problèmes bureaucratique. « Pour le développement de notre activité, nous avons demandé des autorisations pour la plantation d'arbres fruitiers et des oliviers afin d'aider l'abeille à la pollinisation et la reproduction des végétaux. Mais en vain, nous attendons toujours ».
L'autre problème qui se pose pour ces professionnels est le manque de vision à long terme pour leur activité. « Nous avons lancé notre projet contre vents et marées, mais après trois ans, nous ne voyons pas le bout de tunnel, aucune perspective à l'horizon. Nous tournons dans un cercle vicieux car nous n'avançon pas. Nous sommes actuellement en mode stagnation », nous diront certains apiculteurs. Ces mises en demeure ont été l'occasion pour ces apiculteurs d'interpeller le ministère de l'Agriculture sur leurs problèmes qui risquent de tuer cette activité.
Dans une récente déclaration à l'APS, la responsable de la circonscription des forêts de la daïra de Boutlélis, Mme Boukraris, avait indiqué que des mises en demeure avaient été adressées à trois associations spécialisées en apiculture et à des apiculteurs exerçant à titre individuel les sommant d'enlever les clôtures érigées en milieu forestier. Selon la même responsable, ces apiculteurs ont enfreint les clauses régissant cette activité en installant une clôture au niveau du périmètre qui leur a été octroyé sans autorisation préalable des services concernés, faisant observer que la pose de la clôture est en infraction avec les clauses permettant d'installer les ruches en milieu floral et est en contradiction avec la loi 12/84 portant sur l'organisation des forêts. «Les mises en demeure adressées aux apiculteurs affiliés aux associations et ceux exerçant à titre individuel sont considérées comme une première procédure. Dans le cas où ils ne répondent pas à cela, une deuxième mise en demeure leur sera adressée comme ultimatum pour une durée de huit jours, avant le retrait de l'autorisation avec prise des mesures légales à leur encontre», avait averti Mme Boukraris.


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