Algérie

Sombres perspectives que celles avancées par la SEOR



Avec 90.000 m3/J en moins, Oran aura soif ! Une nouvelle restriction a été annoncée par la société de l’eau et de l’assainissement d’Oran (SEOR), et qui est entrée en vigueur depuis le 14 octobre dernier, va certainement engendrer de nombreuses perturbations auxquelles les citoyens tenteront tant bien que mal de s’accommoder. En effet, un communiqué peu rassurant rédigé par les services de la SEOR dont une copié a été adressée à notre rédaction, fait état de la suspension par décision du ministère des Ressources en eau de l’approvisionnement à partir du barrage de Gargar dans la wilaya de Relizane, qui assurait jusque-là un apport quotidien de 70.000 mètres cubes d’eau potable et ce, pour des raisons de baisse des réserves de ce barrage en dessous du seuil toléré. Au grand Dam des habitants de la wilaya, cette restriction du quota d’eau potable prévu quotidiennement pour Oran sera compliquée par l’annonce dans le même communiqué, par une diminution de production d’eau au niveau de l’unité de dessalement de Kahrama à Arzew durant la période du 23 octobre au 16 novembre 2008 à hauteur de 20.000 mètres cubes par jour. Une révision technique programmée au préalable est la raison invoquée pour cette interruption. C’est en fait un approvisionnement quotidien de 90.000 M3 d’eau potable qui va manquer à Oran, une wilaya dont le besoin minimal est estimé à 186.000 M3, une quantité déjà jugée insuffisante. Il est à signaler que la commune d’Oran est divisée en deux types d’approvisionnement, les secteurs qui ont droit à une eau à raison de un jour sur deux alors qu’une autre partie de la population est desservie à raison d’un jour sur trois. Cela va sans dire que les citoyens oranais, habitués depuis de nombreuses années à ces restrictions et aux coupures d’eau potable assez contraignantes, seront contraints face à ces perturbations à se retourner comme ils l’ont toujours fait d’ailleurs vers d’autres sources d’approvisionnement, les colporteurs d’eau en l’occurrence, un commerce florissant qui propose 5 litres d’eau à 10 dinars. Comme le confirme Si Ahmed, un père de famille qui après lui avoir exposé la situation, s’empressera de déclarer «ça a toujours été comme cela, nous vivons depuis des années au rythme de nos robinets», avant d’enchaîner «Nous payons la facture d’eau et nous achetons en plus de l’eau potable». Cette situation est similaire à l’ensemble des habitants d’Oran qui achètent de l’eau chez les colporteurs. Le cas le plus édifiant à Oran a concerné la Cité des 880 logements CNEP de Haï Ezzitoun qui étaient restés plus d’un mois sans eau dans les robinets. D’un autre côté, lors d’un point de presse, le directeur général de la SEOR, M. Jordi Molina avait annoncé à partir du mois de septembre et suite à des engagements pris avec les responsables de la station de dessalement de Sidi Djelloul à Beni Saf, qu’Oran serait approvisionné en eau potable 24 heures sur 24. Les citoyens constateront que c’est l’effet inverse qui se produit puisque Oran manquera de 90.000 M3 d’eau dans les semaines à venir et les conséquences que ce déficit va sans nul doute engendrer à commencer par les habitudes des citoyens qui verront leurs plages horaires complètement chamboulées pour ne citer que ce seul désagrément. Zitouni M.


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