Attentats contre des civils, assassinats de responsables, destruction de céréales, attaques contre les forces de l'Union africaine. Le gouvernement de Cheikh Sharif Ahmed qui est retranché dans quelques quartiers de la capitale, serait-il sur le point de tomber ' Les affrontements entre les forces de sécurité somaliennes appuyées par les 6.300 soldats ougandais et burundais de la mission de l'Union africaine déployés dans les secteurs stratégiques ( aéroport, port, présidence ) et le Mouvement des shebab qui se réclame d'Al-Qaïda, font rage à Holwadag, Hodan et Bondhere, des quartiers de Mogadiscio depuis l'annonce, lundi après-midi par Cheikh Ali Mohamoud Rage, le porte-parole de ce groupe qui tient l'essentiel du centre-sud de la Somalie, d'une «vaste offensive contre les envahisseurs chrétiens et le gouvernement apostat», c'est-à-dire les troupes de l'Union africaine et les forces gouvernementales. Et d'ajouter : «Nos combattants ont maintenant entamé leur offensive et le combat se poursuivra jusqu'à ce que la volonté d'Allah soit exaucée». 31 personnes ont été tuées hier matin dans une attaque de l'hôtel Mona, situé dans la zone verte du gouvernement, par des shebab. Vêtus d'uniformes des forces gouvernementales, deux assaillants ont fait irruption dans le hall de l'hôtel et ont déclenché les explosifs qu'ils portaient sur eux, rapporte le correspondant de l'AFP sur place. Selon Abderrahmane Hadj Adab Ibbi, le vice-Premier ministre somalien, parmi les morts, «6 sont des membres du Parlement et 4 sont des hauts fonctionnaires du gouvernement». Cet attentat qui intervient sur fond d'affrontements qui ont coûté la vie à une cinquantaine de civils et fait plus d'une centaine de blessés en l'espace de deux jours à Mogadiscio pose moult questions. LA POLITIQUE DU VENTRE VIDEPour aggraver la situation humanitaire de la Somalie, la plus alarmante de toute la Corne de l'Afrique et récupérer une partie de la population quatre millions de personnes, soit la moitié de la population somalienne, dépendent de l'aide alimentaire d'urgence pour en faire une chaire à canon, le  mouvement des shebab interdit les opérations du Programme alimentaire mondial (PAM) et ONG internationales dans le pays. Il a brûlé deux fois cette semaine des centaines de sacs de céréales donnés à la Somalie par le PAM. Pas seulement à Mogadiscio mais à Beldweyn qui est à environ 400 km au nord, aussi». «Â Nous demandons à tous les commerçants et les habitants de se tenir à distance du PAM. Toute personne trouvée en possession de denrées du PAM subira un châtiment», pévient Cheikh Ali Mohamed Hussein. Il avance deux raisons pour expliquer ce refus. La première : éviter que les gens ne soient empoisonnés  et  dissuader les entrepreneurs de transporter ou stocker les vivres périmés  des agences humanitaires. La deuxième : ces organismes notamment World Vision, ADRA (Agence humanitaire et de développement adventiste) et l'Agence suédoise de Diakonia, dit-il «propagent activement la chrétienté sous couvert du travail humanitaire». Ce n'est pas la première fois que le PAM qui fait face depuis trois ans aux pirates somaliens est confronté à des accusations. Pour la sécurité de son personnel, l'organisation a été contrainte au début de cette année de suspendre la distribution de nourriture dans le sud du pays. Face à ce chaos annoncé, l'Union africaine décide de renforcer l'Amisom et son représentant spécial adjoint pour la Somalie, Wafula Wamunyinyi est monté hier au créneau pour demander à la communauté internationale de  prendre au sérieux la question de la Somalie. «Elle risque de devenir une menace régionale si nous ne la traitons pas maintenant», prévient-il.
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Posté Le : 24/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B.
Source : www.horizons.com