Algérie

Somalie : amputation publique par les shebeb



Somalie : amputation publique par les shebeb
L'exécution publique de cette peine, connue sous le nom « d'amputation croisée », constitue une première depuis plusieurs années à Mogadiscio. Des insurgés islamistes radicaux encagoulés ont amputé de la main droite et du pied gauche quatre voleurs, hier, devant environ 200 personnes dans le nord de Mogadiscio, ont rapporté, hier, à l'AFP des témoins. Les quatre hommes avaient été reconnus coupables, lundi, du vol de téléphones portables et de fusils d'assaut par un tribunal mis en place par les shebab, un des principaux groupes de l'insurrection islamiste radicale en lutte contre l'actuel gouvernement. « Les amputations se sont déroulées comme prévu », a expliqué à l'AFP un responsable des shebab sous couvert de l'anonymat. Des habitants du quartier de Sukahola ont assisté à la scène, hier. Aucun appareil photo, caméra ou téléphone portable n'y était autorisé. Les shebab, qui contrôlent une grande partie du sud et du centre de la Somalie, ont commencé à y mettre en application une forme très stricte de la charia. Deux hommes, le visage dissimulé par une cagoule, ont procédé aux amputations à l'aide du « torey », le couteau traditionnel somalien à la lame incurvée, après avoir posé des garrots sur les membres de leurs victimes.« Avant que la peine ne soit exécutée, des médecins les ont auscultés. Nous voulions éviter que leur vie ne soit mise en danger », a expliqué le responsable shebab. Des témoins ont rapporté à l'AFP l'extrême souffrance des voleurs.« Les quatre ont hurlé lorsqu'ils ont été amputés. Cela n'a pas pris longtemps ; en trois minutes, je les ai vus perdre leur main droite et leur pied gauche », a témoigné un habitant, Ali Mohamed Ibrahim.« Des gens dans l'assistance ont détourné le regard (...) Ca avait l'air très douloureux mais j'y étais favorable, pour mettre un terme aux vols dans le secteur », a estimé un autre témoin, Farah Mohamed. L'exécution publique de cette peine, connue sous le nom « d'amputation croisée », constitue une première depuis plusieurs années à Mogadiscio. En octobre 2008, une adolescente de 13 ans avait été enterrée vivante jusqu'au cou puis lapidée à mort par 50 hommes à Kismayo, plus grande ville portuaire du sud somalien, contrôlée par les insurgés islamistes depuis le 22 août 2008. Elle avait été jugée coupable d'adultère par un tribunal islamique après avoir fait part aux autorités qu'elle avait été violée par trois hommes. Lundi, Amnesty International avait appelé dans un communiqué les shebab à ne pas appliquer la condamnation. « Nous appelons les shebab à ne pas exécuter ces châtiments cruels, inhumains et dégradants », avait déclaré Tawanda Hondora, le responsable adjoint de la branche Afrique de l'organisation de défense des droits de l'homme installée à Londres. Les shebab et la milice Hezb al-Islamiya ont lancé depuis le 7 mai une violente offensive contre le gouvernement du président somalien Cheikh Sharif Ahmed.


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