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La ville de Baïdoa, dans le sud de la Somalie, a été frappée par une attaque attribuée à des islamistes shebab hier matin. Lors de cette attaque, cinq personnes ont trouvé la mort.Des hommes armés ont attaqué hier une enceinte fortifiée abritant le siège du gouvernement local, l'aéroport, le QG de la force de l'Union africaine et des bureaux de l'ONU à Baïdoa, grande ville du Sud somalien. Alors que l'attaque n'a pas été revendiquée, les islamistes shebab ont finalement confirmé, via leur porte-parole Abdulaziz Abu Musab, qu'ils étaient à l'origine de cette attaque.Ces derniers ont ainsi affirmé avoir visé «une réunion de sécurité entre le président Adan et des responsables éthiopiens». Cette revendication vient confirmer les soupçons de quelques responsables des forces de sécurité qui l'avaient imputée aux insurgés islamistes shebab. «Les shebab étaient vêtus d'uniformes militaires somaliens, c'est comme ça qu'ils ont réussi à entrer», a d'ailleurs déclaré Mohamed Dahir, un responsable de la police, joint à Baïdoa.Cette attaque est survenue quand cinq assaillants ont tenté de pénétrer dans le complexe de la présidence intérimaire de l'Etat régional du Sud-Ouest, situé dans l'enceinte, sans y parvenir, a expliqué une source sécuritaire occidentale. Ils auraient alors ouvert le feu sur plusieurs personnes en pénétrant dans le bâtiment, a expliqué Mohamed Dahir. Une source sécuritaire explique qu'«ils ont, par la suite, été bloqués à un barrage» tenu par les troupes éthiopiennes de la force militaire de l'Union africaine en Somalie (Amisom).De son côté, une source a indiqué que deux des assaillants semblaient avoir déclenché les bombes qu'ils portaient sur eux. Selon une source ayant requis l'anonymat, le président local, Sharif Hassan Sheikh Adan, est sain et sauf. Ce dernier a pris ses fonctions en décembre à la tête du gouvernement intérimaire de la région Sud-Ouest, nouvelle autorité chargée d'administrer un ensemble regroupant les régions méridionales de Bay, Bakool et de Basse-Shabelle dans le cadre du futur Etat fédéral somalien.ExplosifsIl semblerait ainsi que cette attaque ne visait pas la zone où se trouvent les organisations humanitaires à Baïdoa, a déduit une source onusienne. Alors qu'aucun bilan précis n'était établi, une source sécuritaire a affirmé que durant l'attaque, au moins un soldat éthiopien a été tué, tandis que trois assaillants sont morts en déclenchant les explosifs qu'ils portaient sur eux. Un quatrième a été abattu et le dernier a été grièvement blessé, a affirmé la même source. Le bilan, côté autorités, est encore provisoire et pourrait être revu à la hausse.En effet, celui fourni par l'agence Associated Press (AP) fait état de sept morts : quatre soldats somaliens et trois insurgés. Par ailleurs, une personne a été tuée mercredi dans une attaque à la voiture piégée contre un hôtel à Mogadiscio, la capitale de la Somalie, déjà attaquée dans le passé par des shebab. La bombe a explosé sur le parking de l'hôtel Makka Al Mukarrama, habituellement fréquenté par des responsables gouvernementaux et des hommes d'affaires somaliens.Selon les observateurs, les insurgés shebab restent la principale menace pour la paix en Somalie, mais aussi dans les pays alentour, où ils ont perpétré des attaques meurtrières ces dernières années. En effet, le 20 février dernier, au moins 25 personnes ont trouvé la mort et de nombreuses autres ont été grièvement blessées à Mogadiscio dans une attaque visant un hôtel dans lequel se trouvaient des ministres, des députés et des responsables somaliens, revendiquée par les islamistes shebab.GuerreCet attentat a d'ailleurs été qualifié comme le plus meurtrier en Somalie depuis près de deux ans après celui du 14 avril 2013, lors d'une une attaque-suicide spectaculaire à Mogadiscio contre le principal tribunal de la capitale, suivi de l'explosion d'une voiture piégée, qui avait fait au moins 34 morts parmi les civils. La ville de Baïdoa, qui est située à environ 220 km au nord-ouest de Mogadiscio, fut l'un des principaux bastions des shebab entre janvier 2009 et février 2012, date à laquelle la ville avait été reprise par les troupes éthiopiennes entrées en novembre 2011 en Somalie, qui ont depuis intégré l'Amisom.Le gouvernement du président Hassan Cheikh Mohamoud, qui a d'ailleurs été présenté à son arrivée au pouvoir en 2012 comme la meilleure chance de paix pour la Somalie, peine à asseoir son influence au-delà de Mogadiscio, malgré le recul militaire des islamistes shebab, souvent remplacés par des chefs de guerre qui tentent d'imposer leur propre autorité et l'autonomie de leur région.




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