Décidément la guerre interne pour le leadership au MSP a induit un sacré
revers pour Aboudjerra Soltani.
L'homme semble céder aux pressions de son rival Menasra: ce ministre
d'Etat, sans portefeuille, a demandé par courrier au président Abdelaziz
Bouteflika d'»être déchargé» de cette fonction pour mieux se consacrer à son
parti, a affirmé Nourredine Aït Missouden, conseiller de M. Soltani sur les ondes
de la radio Chaîne III. «Le président du MSP a émis son souhait de quitter son
poste ministériel. M. Soltani fait face depuis plusieurs mois à une crise
interne de son parti. Une fronde dirigée par son rival Abdelamadjid Menasra,
ancien ministre de l'Industrie et de la Restructuration. Ce dernier a réussi à
rallier des militants à sa cause et a créé un nouveau parti, le Mouvement de
prédication et de changement. Le proche collaborateur de Soltani écarte - pour
l'heure - toute idée de la tenue d'un congrès extraordinaire, mais a évoqué la
possibilité de l'organisation «d'assises» susceptibles de régler les questions
brûlantes qui se posent au parti».
La mouvance islamiste a essuyé une débâcle à la présidentielle, ses deux
représentants Djahid Younsi et Mohamed Saïd ne récoltant officiellement que
moins de 3% des suffrages. Le MSP est aujourd'hui au bord de l'implosion. Et
ses partisans risquent de camper longtemps sur les ruines du plus grand parti
islamiste institutionnel du pays. Le parti frôle la dérive. L'enjeu n'est pas
que le contrôle du parti. Depuis le quatrième congrès du parti tenu en avril
2008 à Alger, l'idée d'autorité est mise à mal au MSP. Soltani est
continuellement ciblé par des attaques frontales émanant de son rival Menasra.
La crise apparue à la veille du 4e congrès prend une tournure grave. Cette
scission a commencé par la démission de Menasra qui crée sa propre formation
politique appelée «Le Mouvement de prédication et de changement (MPC)», et se
poursuit avec la démission d'une vingtaine de députés à l'Assemblée populaire
nationale (APN). Ils sont 28 à quitter le groupe parlementaire du MSP pour
créer leur propre groupe appelé «Le groupe du changement». Depuis la mort de
son père spirituel Mahfoudh Nahnah en 2003, le parti a connu plusieurs crises
internes. La crise s'est encore aggravée avec la débâcle enregistrée par le
parti lors des élections législatives de mai 2007. Le MSP n'a eu, en effet, que
52 sièges à l'APN.
Menasra avait demandé à Soltani de choisir entre la présidence du parti
et le poste de ministre. Ecarté de la direction, l'ex-numéro 2 du MSP affiche
frontalement son désaccord avec le président. Il s'oppose à la révision de la
Constitution et au soutien de la candidature de Bouteflika à un 3e mandat. Mais
il perd la bataille. Soltani, l'ex-ministre de l'Industrie, doit vivre avec une
atomisation qui ne dit pas son nom.
Fort de l'estime dont il jouit auprès des militants, M. Menasra s'est
frontalement opposé à la reconduction de Soltani (successeur du défunt Nahnah à
l'été 2003) pour un autre mandat à la tête du parti. Il a prôné à ce que le MSP
ait son propre candidat. Reste cependant que l'annonce faite par Aït Missouden
intervient à la veille d'une démission annoncée du gouvernement Ouyahia.
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Posté Le : 25/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com