Soltani appelle au vote pour lutter contre «la politique de la chaise vide» Estimant que les prochaines élections auront lieu dans une «ambiance anormale»

Bien que dressant un tableau sombre de la situation préélectorale, le président du MSP- membre de l'Alliance verte (islamiste), Bouguerra soltani, a indiqué que son parti participe aux élections locales du 29 novembre pour «exprimer le refus de la politique de la chaise vide, lutter contre le désespoir, maintenir le contact avec ses militants et sympathisants et démasquer ceux qui détournent les voix des citoyens».
Lors d'une réunion, qui intervient à deux jours du lancement de la campagne électorale, M. Soltani a indiqué que la décision de participation de son parti aux locales du 29 novembre a été «décentralisée», de même que la confection des listes a été confiée aux instances locales, en vertu du principe de «la démocratie locale», qui a été expérimenté par le parti. Cela a eu pour résultat «un dépôt de candidatures record», a-t-il noté, en rendant hommage ainsi aux commissions locales pour avoir travaillé dans des «conditions anormales».
Il a expliqué que ces conditions sont l''uvre de «mutations irresponsables», à commencer par «des réformes ayant été détournées et diluées», ainsi que par «un dispositif législatif qui au lieu de faciliter la participation des partis à l'opération électorale, et de dégager des compétences et ce, afin de sortir de la logique des délégations communales».
Mais, dit-il, «grâce à ces lois et ces politiques, et les retards dans l'installation des commissions de supervision et de surveillance électorales, on a mis la charrue avant les b'ufs, pour ne pas aboutir à des élections propres et transparentes qui reflètent la volonté du peuple».
Passant ensuite à la situation politique du pays, objet de cette réunion, M. Soltani, a affirmé que «le problème des élections n'est pas tant lié à la coloration des futurs élus, mais dans leur acceptation par le peuple», car, à défaut de l'être, «ces élections serviront a perpétuer une période de transition qui a commencé en 1992». Il a estimé, que «les prochaines élections auront lieu dans une ambiance caractérisée par la froideur, le désintérêt et les craintes de l'avenir des citoyens».
Une situation «imputable en partie aux partis, mais dont la plus grande responsabilité doit être assumée par les décideurs politiques».
Le président du MSP ajoutera toutefois que, malgré ces inconvénients, son parti participe aux élections pour marquer son refus de la politique de la chaise vide. En définitive, M. Soltani a appelé ses délégués à inciter les citoyens a accomplir leur devoir électoral, à protéger leurs voix, à poursuivre leur sacrifice et leur lutte pacifique, telle que prônée par son fondateur Mahfoud Nahnah. Dans une digression, Bouguerra soltani, a, par ailleurs, dénoncé les provocations de la France, notamment le «discours obscène» d'un ancien ministre de ce pays, au sujet de la demande algérienne de reconnaissance des crimes commis contre les Algériens lors de la colonisation.
Le président du MSP s'est dit «étonné que des Algériens reprochent à cet ancien ministre son geste hermaphrodite», en rappelant que «ces gestes ont existé durant 132 ans de colonisation et ont continué 50 ans après l'indépendance».
M. Soltani, a en paraphrasant l'un des couplets de l'hymne national (Qassaman), dira, «Ô France! Le temps des palabres est révolu. Nous l'avons clos comme on ferme un livre.
Ô France! Voici venu le jour où il faut rendre des comptes! Prépare-toi! Voici notre réponse!».
Bouguerra Soltani, a estimé, que la réponse viendra du Parlement, qui doit promulguer une loi qui demande à la France de reconnaitre ses crimes, s'en excuser et d'indemniser les victimes, et que, même si elle n'aboutit pas, «elle aura servi à montrer aux nouvelles générations ce qu'ont enduré leurs aïeux du fait du colonialisme».
A. R.