Dans le souci d'examiner les possibilités d'un rapprochement entre les
médecins algériens de France et d'Algérie, susceptibles de créer des pôles de
compétence dans plusieurs spécialités médicales , M. Halim
Benatallah, Secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à
l'étranger, a réuni vendredi soir, les médecins algériens établis en région
parisienne.
Les derniers chiffres rendus publics par le président de l'Ordre des
médecins, font état de quelque 6.000 médecins algériens installés sur le sol
français.
Un capital-expérience que les pouvoirs publics
veulent exploiter dans la perspective de l'émergence d'un pôle d'excellence en
médecine. Les médecins algériens établis en France se disent prêts à apporter
tout leur savoir-faire… mais à des conditions.
Selon l'APS, la rencontre de vendredi s'est déroulée en présence du
consul général de Paris, des consuls de la région parisienne et d'un
représentant du ministère de la
Santé. Lors de leurs interventions, nombre de médecins
établis en France, ont affirmé que la volonté ne manque pas pour Å“uvrer en
commun pour le transfert de leur savoir-faire vers l'Algérie. Les mêmes
intervenants ont toutefois souligné qu'ils «se heurtent, lors de leur
déplacement dans leur pays d'origine à l'indifférence de leurs confrères
d'Algérie et ne trouvent pas de répondant auprès des administrations locales».
Les médecins algériens établis en France ont assuré qu'ils sont disposés
à aider leur pays, mais qu'ils ne pouvaient continuer à faire du bricolage, se
déplacer à titre individuel en Algérie pour intervenir sur tel ou tel cas «Nous
souhaitons le faire dans le cadre d'un accord-cadre, pour agir avec efficacité
et travailler dans un climat serein», dira un médecin spécialiste en
cardiologie. Pour Redha Souilamas,
professeur en médecine, un des pionniers des greffes du poumon, «les échecs
accumulés au fur et à mesure des déplacements en Algérie pour offrir son aide
et son savoir-faire, ne peuvent se répéter continuellement, car rien ne pourra
se faire dans ce sens, sans la demande express de nos confrères algériens». «Nous
voulons travailler avec l'Algérie, avec la tête mais aussi avec le cÅ“ur, créer
un pôle d'excellence en médecine et sortir de ce coma qui nous menace», a-t-il
poursuivi. Pour le Dr Madani, psychiatre, «toute demande de collaboration doit
être exprimée à partir de la base, autrement dit des médecins eux-mêmes. Il
existe des compétences et expériences de qualité parmi les médecins algériens
en France et si nous réussissons à oeuvrer ensemble, nous formerons la
meilleure université de France. Nous sommes disposés à nous mettre au service
de notre pays, mais nous ne voulons pas perdre de temps et sans compréhension
de part et d'autre, nous ne pouvons avancer», a-t-il ajouté, suggérant l'idée
de créer une fédération entre les médecins algériens de France et d'Algérie.
Dans une déclaration à l'APS à l'issue des débats, M. Benatallah
a estimé que ce qui compte c'est de «donner des signaux de confiance entre les
deux parties, car on ne peut construire une vision médicale commune que si on
multiplie ce type de rencontres pour trouver des petits dénominateurs communs, d'autant
que c'est en commençant à oeuvrer à la base qu'on peut déboucher sur des
perspectives fécondes». «Nous allons nous inspirer des nombreuses idées émises
lors de cette première discussion avec les médecins algériens établis en France
et pour lesquelles nous allons travailler avec le ministère de la Santé, dont une sorte de
fédération des médecins algériens en France pour avoir un partenaire identifié
et travailler sur l'idée de pôle de référence comme cela été avancé», a-t-il
indiqué.
Le secrétaire d'Etat a en outre souligné la nécessité d'identifier tout
le potentiel qui existe par spécialités médicales, et en partant de cela, avec
le ministère de la Santé
et surtout les services hospitaliers, travailler également pour identifier nos propres
besoins afin de susciter la réactivité attendue. Car jusque-là, il a été fait
appel à de nombreux spécialistes algériens établis en France, mais une fois
arrivés sur place en Algérie, ils s'entendent dire qu'ils n'apportent pas grand-chose
et ça multiplie les frustrations.
Enfin M. Benatallah a souligné que ces
rencontres seront élargies à d'autres régions de France considérant au passage
qu'une stratégie de collaboration est indispensable tout en insistant sur
l'intérêt d'une fédération des médecins pour pouvoir identifier ses partenaires
et travailler ensemble.
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Posté Le : 20/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com