Algérie

Solide croissance économique en Algérie



Solide croissance économique en Algérie
Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, Joël Toujas-Bernaté, chef de la mission FMI (Fonds monétaire international) en Algérie, a exprimé une appréciation positive sur notre pays qui continue, dit-il, d'enregistrer une croissance économique solide dans le secteur hors hydrocarbures alors que le secteur des hydrocarbures, fait-il remarquer, est en baisse.
De ce fait, le FMI prévoit une croissance globale entre 2 et 3% et pas la croissance de 5% qui est principalement tirée par les investissements publics avec un effet de retour sur le bâtiment et travaux publics (BTP) et les services. Mais, estime-t-il, c'est plus que satisfaisant. L'aisance financière de l'Algérie et la marge de man'uvre donnée par la hausse du cours du pétrole sur les marchés internationaux, fait-il observer, ont créé les conditions pour une augmentation des dépenses publiques particulièrement les dépenses de fonctionnement. Pour l'expert du FMI, les dépenses d'investissements restent très soutenues. L'Algérie, ajoute-t-il, conserve une situation financière confortable qui lui permet de faire face à tout choc. Le seul risque, à ses yeux, est celui déjà identifié par tous les observateurs : la baisse des prix des hydrocarbures qui aurait un impact sur les équilibres financiers de l'Algérie. Il rappelle que l'environnement de l'économie mondiale s'est dégradé, il y a un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis, au Japon alors que l'Europe connaît les problèmes de la dette souveraine. Les sombres perspectives de croissance dans ces pays portent le risque d'une baisse des prix des matières premières, dont les hydrocarbures, avec un impact sur les recettes d'hydrocarbures de l'Algérie, souligne-t-il, d'où une marge de man'uvre pour les dépenses publiques plus réduite. Au cours des cinq dernières années, fait-il constater, la croissance a été tirée par les dépenses publiques, il est temps, selon lui, de trouver de nouveaux moteurs pour la croissance et c'est le secteur privé, ajoute-t-il. Il rappelle que le taux de chômage chez les jeunes diplômés dépasse les 21% et qu'il est de 19% chez les femmes (le taux global est de 10%, précise-t-il), l'économie algérienne doit donc générer plus d'emplois. Contrairement à l'appréciation donnée par le Doing business, il trouve que le gouvernement a pris, en faveur du secteur privé, lors de la dernière tripartite, des mesures (facilités d'accès aux crédits, bonification des taux d'intérêt, facilité de rééchelonnement des dettes, soutien à l'emploi des jeunes, etc) qui vont dans la bonne direction. Mieux : il estime que l'Algérie est à l'abri d'une contagion par la crise financière internationale. Il reconnaît que le FMI n'a pas pu voir venir la crise déclenchée par les subprimes en été 2007 mais qu'il a alerté sur cette crise dès le printemps 2008.


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