Algérie

Solidarité villageoise



Solidarité villageoise
Isolement - «Notre salut, nous le devons aux soldats de l'Armée nationale populaire qui avaient mobilisé tous leurs moyens pour assurer l'évacuation des malades et le désenclavement des villages de la commune»Outre le chômage des jeunes, la liste des carences dans la commune d'Akbils est longue. Les populations locales «en ont en assez d'entendre les responsables évoquer leurs maux sans qu'une solution concrète soit apportée à leurs problèmes».L'isolement de toute la région en hiver est d'ores et déjà sur toutes les lèvres.La hantise de la tempête de neige de 2012 est encore dans les esprits. A quelques 1000 m d'altitude, l'hiver ne peut être que rigoureux. A l'éloignement de l'administration et du seul hôpital de la région (Aïn El Hammam) viennent s'ajouter les coupures récurrentes de courant, mais surtout le manque cruel de gaz butane.«En attendant le raccordement des treize villages que compte la commune au réseau du gaz de ville, la disponibilité du gaz butane est une nécessité absolue pour la survie des villageois en période hivernale».Ce projet de raccordement au gaz de ville est toujours à la traîne. «Avant cette tempête de 2012, il y avait eu celle de 2005. Je me souviens que tout avait été bloqué durant près d'un mois. Notre salut, nous le devons aux soldats de l'Armée nationale populaire qui avaient mobilisé tous leurs moyens, aussi bien humains que matériels, pour assurer l'évacuation des malades et le désenclavement des villages de la commune qui sont restés coupés du reste du monde pendant cette période », a rappelé Arezki, commerçant. «Notre commune était et demeure, à ce jour, incapable de gérer de telles situations.Près de dix ans après, elle ne dispose pas d'un matériel de déneigement dans son parc roulant. Difficile de responsabiliser quiconque, mais ce qui est sûr et certain, c'est que le cauchemar déjà vécu dans le passé par les populations locales ne semble pas servir de leçon. On a entendu dire que l'actuel P/APC a entrepris des démarches pour l'acquisition d'un chasse-neige.Si cela est vrai, c'est une bonne chose, mais un seul pour l'ensemble des villages de la commune, ça reste insuffisant», a-t-il souligné. «Ainsi, au fil des ans et face au mépris des pouvoirs publics, nous avons appris à être prévoyants. Nous nous sommes rendu à l'évidence que rien d'autre ne vaut la solidarité des villageois entre eux. Prenons pour exemple notre village : ce sont les citoyens qui s'autoravitaillent. On n'a jamais attendu qu'un responsable local vienne nous apporter son aide ou nous dicter sa doctrine. Nos commerçants prennent toujours les devants. N'était l'isolement, circonstances obligent, Aït Ouabane a toujours su passer un hiver tranquille», a affirmé Belaïd, natif d'Aït Ouabane.Aux frontières ouest avec la wilaya de Bouira, Aït Ouabane est le village le plus peuplé de la commune d'Akbils.Distant d'environ 15 km du chef-lieu de la commune, ce village a souvent payé pour sa situation géographique. Complètement détruit pendant la guerre de libération, le village Aït Ouabane, reconstruit, était contraint de se retrouver au devant de la scène pendant les années du terrorisme. A ce titre, il compte le plus grand nombre de «patriotes». Et dans ce village, la solidarité n'est pas un vain mot.




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