Algérie

Solidarité inopérante



Alors que les dons des âmes charitables n'ont jamais manqué en pareille circonstance ou en dehors, la gestion du « couffin » du Ramadhan se révèle problématique à travers certaines localités. L'humiliation de devoir solliciter une aide alimentaire se trouve doublée de celle d'une attente qui peut prendre plusieurs semaines. On oublie la détresse des démunis et on se noie dans un couffin, découvrant de surprenantes difficultés dans l'entreprise pourtant basique de distribuer une aide disponible. Ces couacs dans le dispositif de prise en charge des nécessiteux n'étonnent pas la population. L'opinion locale a déjà été affligée d'assister à des luttes de leadership dans des structures pourtant à vocation humanitaire, où l'action est synonyme d'engagement désintéressé. Résultat, ces structures ne sont pas loin de perdre de vue leur raison d'être première, celle de venir en aide aux personnes vulnérables. Si l'on a souvent fait état du fossé entre l'Etat et le citoyen, il serait catastrophique de constater une coupure entre les couches les plus défavorisées de la population et les organismes chargés de l'action sociale.Une situation vécue ces dernières semaines au chef-lieu d'Azazga illustre le hiatus entre les structures sociales officielles ou institutionnelles et les citoyens réduits à l'extrême précarité. Une femme et ses quatre enfants dorment sur le trottoir en plein centre de la ville. Pourtant, dans un rayon de cent mètres, toutes les institutions étatiques et organismes engagés dans le champ social se trouvent réunis : les sièges de l'APC et de la daïra, le comité local du Croissant rouge algérien, ainsi que la cellule de proximité relevant du ministère de la Solidarité nationale. Cette dernière structure, mise en place depuis trois ans, est une vraie découverte pour des citoyens de la localité connaissant pourtant bien le chef-lieu de la daïra. Là, le travail d'information et de vulgarisation reste intégralement à entreprendre. Ainsi donc, une famille dormant toutes les nuits dans la rue, près des façades des institutions de la République et des structure sociales, se trouvent complètement évacuée du champ de vision et d'intervention des personnes dont la vocation est de détecter et de prendre en charge la moindre détresse sociale. L'action sociale et humanitaire reste à réinventer et ne pourra être qu'associative.


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