De nouveaux éléments sont apparus dans l'enquête préliminaire ouverte sur l'affaire des faits de corruption ayant entaché l'opération de collecte des formulaires de souscription des signatures des prétendants à la candidature à l'élection présidentielle prévue le 7 septembre 2024. Ainsi, en application des dispositions de l'article 11 du Code de procédure pénale, le parquet de la République près le Pôle pénal national économique et financier a annoncé que les 3 et 4 août 2024, 77 suspects, dont des prétendants à la candidature, ont été présentés à la Justice.
Une information judiciaire a été ouverte à leur encontre «pour octroi d indu privilège, trafic d'influence, offre ou promesse de dons en numéraire en vue d'obtenir ou de tenter d'obtenir des voix d'électeurs, abus de fonction, obtention de dons en numéraire ou de promesses de voix électorales et escroquerie», selon les indications données hier lundi par un communiqué du parquet de la République près le Pôle pénal national économique et financier. Le juge d'instruction près de ce Pôle a ordonné le placement de 68 accusés en détention provisoire et de 3 autres sous contrôle judiciaire pour leur implication dans cette affaire de corruption. Aucune indication n'a été donnée sur l'identité des personnes mises en cause.
La loi relative au régime électoral criminalise la manipulation des voix, l'octroi de dons et d'avantages, en argent ou en nature, de services et de promesses.
Le Président Abdelmadjid
Tebboune avait mis l'accent lors d'un Conseil des ministres qu'il avait présidé dimanche 7 mars 2021, et insisté par la suite, à plusieurs reprises, sur le bannissement dans toutes les étapes du processus électoral de l'argent, sous toutes ses formes, notamment l'argent sale, en concrétisation du principe d'égalité des chances entre candidats.
Dans son discours prononcé au siège de la Cour suprême à Alger lors de l'ouverture de l'année judiciaire 2021-2022, le Président Tebboune avait tenu à réaffirmer son souci ferme d'empêcher les détenteurs d'argent corrompu de s'infiltrer par le biais des élections. Pour rappel, le procureur général près la Cour d'Alger, Lotfi Boudjemaa, a animé, à ce propos, une conférence de presse ce jeudi, au siège de la Cour d'Alger. «Agissant sur la base d'informations fiables faisant état d'achat de parrainages d'élus par certains prétendants à la candidature à la prochaine présidentielle pour pouvoir se porter candidat à cette échéance, et dans le cadre de l'exercice des prérogatives de la justice, représentée par le Parquet, d'autant que le pôle pénal et financier jouit d'une compétence nationale quant aux affaires de corruption, le Parquet a ordonné aux services de la police judiciaire de diligenter une enquête préliminaire approfondie sur cette affaire», a fait savoir le Procureur général lors de sa conférence de presse.
Dans ce cadre, a-t-il précisé, «les services de l'enquête judiciaire de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont entamé une enquête préliminaire approfondie ayant révélé l'existence de 3 niveaux, chaque niveau se rapportant à une catégorie spécifique», a ajouté le même responsable, relevant «l'audition de plus de 50 personnes parmi les élus qui ont reconnu avoir reçu des sommes allant de 20.000 à 30.000 DA en échange de parrainages de ces prétendants à la candidature».
En outre, «10 personnes qui ont servi d'intermédiaires dans la collecte et la remise de fonds entre ces élus et les prétendants à la candidature ont fait l'objet d'une enquête».
Il s'agit également de «3 personnes ayant exprimé leur intention de se porter candidat et impliquées dans ces dépassements et pratiques, contre lesquelles des procédures légales pourraient être appliquées».
«Malgré l'arsenal juridique important et développé mis en place par le législateur algérien en vue de garantir la régularité des élections, des dépassements et un recours à l'argent sale et à la corruption ont été relevés, pour porter atteinte à la régularité et à la crédibilité de l'élection présidentielle prévue le 7 septembre, qui constitue une étape cruciale pour les Algériens», a-t-il souligné.
Le Procureur général a précisé que les services de police judiciaire «poursuivent et élargissent l'enquête préliminaire diligentée pour arrêter et poursuivre toute personne impliquée dans ces faits, de près ou de loin, et ce, sous la supervision du Parquet du Pôle pénal spécialisé dans les affaires de lutte anti-corruption». Lakhdar A.
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Posté Le : 06/08/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rédaction LNR
Source : www.lnr-dz.com