SOIT DIT EN PASSANT

Par Malika Boussouf
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Alger ne cessera jamais de surprendre. J'imagine que chacun porte aux nues les lieux où il évolue, mais là n'est pas le propos. Lorsque je dis d'Alger qu'elle est saisissante, c'est à ce sentiment de renaître à mieux, qu'elle est capable de produire en nous, que je pense.
Juste au moment où l'on se dit que rien ne va plus, que c'est fichu et que rien ne sera plus jamais comme avant. Il y a quelques jours, je me suis réveillée portée par une certaine allégresse et une envie irrépressible de parler, histoire de rompre, pour un temps, avec mes frustrations quotidiennes, de cette baie envoûtante quand elle est magnifiquement revisitée à partir d'un restaurant. Perché sur les hauteurs de la ville, «Le Père Jégo» a renforcé en moi, un soir, la certitude que d'autres s'émerveilleront tout autant devant tant d'ivresse offerte, au regard, la nuit.
Un tableau époustouflant qui vous rappelle que c'est là que les choses se passent et que le charme opère. «Le Père Jégo», comment ne pas applaudir son savoir-faire, nous propose une vision onirique et une splendeur restituée à une capitale qui rend grâce, en s'illuminant la nuit, à Sidi Abderrahmane Ethaâlibi, un saint patron malmené par les siens. Autant dire, avant que certains analystes chevronnés ne révèlent faussement que j'en suis l'actionnaire principale, que je ne suis pas, non plus, payée pour faire la promotion du «Père Jégo». Je ne connaissais pas le restaurant.
Maintenant si ! Et j'imagine aisément que les lieux n'ont aucun mal à refuser de la clientèle. Menu et cadre raffinés ont réveillé en moi une idée caressée à une époque où l'on n'avait pas besoin d'aller loin pour bien vivre de réserver un coin du journal à la critique gastronomique.
Aujourd'hui, hélas, elles ne sont plus trop nombreuses les tables que l'on aimerait courir à l'envi. Quant à se prêter au jeu, c'est encore une autre histoire. Sans compter que noter les restos chez nous ne les rendra pas meilleurs. Alger pourra-t-elle un jour retrouver un peu de son lustre ' Avec des lieux et des chefs faiseurs de rêves qui redonnent au palais le goût des choses et des aliments '