SOIT DIT EN PASSANT

Par Malika Boussouf
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On leur donnerait le Bon Dieu sans confession. Et pourtant ! Depuis quelques semaines, le monde du cinéma, de la télévision et de la production artistique dégage une odeur pestilentielle. On a beau se dire que l'on en a assez raconté, ce n'est jamais suffisant. A chaque fois que l'on pense avoir donné de la voix à la condition des femmes, parce que si on ne le fait pas ponctuellement, cela arrange les affaires de prédateurs sexuels à l'affût de leurs prochaines proies, on constate que ce n'est pas assez.
A chaque fois que l'on pense avoir fait notre part du boulot et contribué à rendre plus transparente la malveillance de certains voyous à l'égard du genre féminin, de nouvelles affaires viennent perturber la cadence comme pour ameuter de plus belle l'opinion publique sur le fait qu'un comportement dit pervers ne change pas d'allure juste parce qu'on le dénonce. Il y aurait une part de jeu pernicieux entre agresseur et justice lorsque cette dernière est alertée et consent à sévir.
Depuis qu'elles ont brisé le silence sur les plateaux télé, dans les émissions radio et la presse écrite, on ne parle plus que de ces choses honteuses que subissent les femmes, y compris au cœur des formations politiques. Puisque nous en serions, chez nous, à apprécier moyennement ces «affaires de sexe» qui se dénoncent ailleurs, j'aimerais demander aux esprits tordus, qui me prient de cesser d'en parler, d'arrêter de s'agiter comme ils le font.
A moins de se savoir sérieusement concernés par ce dont il est question ces derniers temps, épargnez-nous, s'il vous plaît, vos affirmations à deux balles selon lesquelles, en Algérie, les choses se passeraient autrement parce que l'on y respecterait plus les femmes. N'en déplaise aux mauvaises fois qui se font un point d'honneur à me contredire, parce que c'est, hélas, de plus en plus souvent le cas, les femmes n'ont de réelle valeur et de mérite, chez nous, que lorsqu'elles sont en passe de reproduire l'espèce.
Me sommer, le plus sérieusement du monde, de ne pas donner de vilaines idées aux faibles âmes qui pourraient basculer dans l'innommable ' C'est tout réfléchi et c'est absolument hors de question !