SOIT DIT EN PASSANT

Par Malika Boussouf[email protected]/* */Il est des jours comme ça où cela ne me gênerait absolument pas de vous entendre m'accuser d'être la reine de la digression. Sauf que je vous en imputerais une part de responsabilité tout en aimant l'interactivité et les échanges qui fleurissent au fil des mois. Le fait que vous réagissiez à un passage qui vous inspire d'une façon ou d'une autre m'encourage parfois à partir dans tous les sens et à penser à plusieurs choses à la fois. J'arrive de moins en moins facilement au bout d'un thème dont je tiens absolument à parler tellement les évènements qui se heurtent les uns aux autres suggèrent des angles différents. A l'origine de tous les billets parlant de restauration, il y avait la destruction d'une ancienne église au cœur de Sidi Moussa, dans la banlieue est d'Alger. Vous comprenez, une église, ça ne doit pas figurer au patrimoine. Il n'est pas bon de garder ces lieux-là en l'état. Ils rappellent trop une présence de koufar qui auraient été mieux inspirés de s'implanter ailleurs qu'en terre pure d'Islam. Parce qu'au rythme où vont les discours et les marques d'allégeance, il s'en trouvera bientôt qui transformeront le pays en lieu de pèlerinage. Comment dès lors reprocher à l'APC d'avoir fait raser le vieil édifice religieux abandonné ' Il aurait pu servir de bibliothèque, de conservatoire, d'école de danse ou de mosquée. Mais non ! C'était mieux de le rayer de la carte.Je ne sais pas ce qui s'est passé depuis. Ce que je sais, c'est que chez nous, lorsque ça se déglingue d'un côté, ça part aussi en vrille de l'autre. Il se raconte que le maire en personne et ses conseillers ont assisté à la démolition de l'église. J'aurais été le supérieur dudit magistrat, je l'aurai muté illico à un poste où l'on apprend à décrypter soigneusement les signaux des électeurs. On les imagine nombreux ces maires qui, au lieu de construire, pensent que c'est mieux de détruire. Quand on sait en quoi sont transformés les espaces dégagés à l'occasion, on s'interroge inévitablement sur l'incapacité à transformer ou à rentabiliser ce qui existe déjà et sur l'utilité d'une présence aussi prédatrice à la tête d'une municipalité.