Algérie

SOIT DIT EN PASSANT


SOIT DIT EN PASSANT
Par Malika Boussouf[email protected]/* */Il est des jours comme ça où le fait de constater la violence de l'administration à l'égard de tout protestataire qui s'aventurerait à lui reprocher son manque d'intérêt pour lui a de quoi laisser sans voix.Est-il normal que les pouvoirs publics s'en prennent systématiquement à des manifestants ou s'élèvent contre la moindre tentative citoyenne d'exercer son droit de regard sur la façon dont sont conduites les affaires de la cité ' N'est-il pas honteux de s'en prendre à un sit-in pacifique de femmes ' On se doutait bien qu'en Algérie les femmes faisaient peur, mais tout de même ! De là à leur interdire de se rassembler dans un lieu public pour marquer de leur présence une journée qui leur est mondialement dédiée, il y a des limites honteuses que l'on a du mal à évoquer.Tant de policiers pour évacuer si peu de femmes ! Il y a de quoi vastement sourire et ironiser à l'égard d'un Etat qui a peur de celles auxquelles il ne se contente plus de sucrer les droits mais sur lesquelles il fonce, toute honte bue, matraque au poing.Une autre occasion d'administrer une raclée officielle à un «sexe faible» qui défie l'autorité et prétend occuper la rue. Ainsi vont les droits féminins en Algérie où, pendant que le président de la République vante le mérite des femmes et leur dit merci, ceux que l'on oublie de mettre au parfum répriment sans état d'âme. L'urgence étant de préserver l'image d'une Algérie, qui s'éreinte à maquiller ses façades pour faire illusion, les autorités sont en constante alerte. Toujours sur le pied de guerre. Y compris pour empêcher que l'on réclame plus d'égalité entre hommes et femmes ou que l'on remette en cause des lois qui infériorisent à vie.On ne fera pas l'insulte aux policiers, qui aiment jouer les gros bras, de leur rappeler que la parole appartient aussi à celles qui composent plus de la moitié de la population. J'aurais, pour ma part, du mal à comprendre un rassemblement de femmes comme une volonté de porter atteinte à la sécurité de l'Etat. Je dois avouer qu'en ces temps où le moindre son provoque une crise d'hystérie chez certains de nos responsables, je me sens beaucoup moins en sécurité.
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