Algérie

SOIT DIT EN PASSANT



SOIT DIT EN PASSANT
Par Malika Boussouf[email protected]/* */Il est des jours comme ça où lorsque des écrivains et autres poètes déclament et croisent les mots comme d'autres croisent le fer, vous vous dites qu'oublier, le temps d'une rencontre, les contingences désagréables de la vie redonne indubitablement le goût des belles choses.«Etonnants voyageurs» ! Quel superbe rendez-vous où les cultures viennent s'enrichir de leurs différences, où ceux que l'on qualifie de voyageurs viennent de partout ailleurs dire ce qui les anime et la réalité qui fait leur amour de la littérature et du cinéma. Un immense festival qui réunit, depuis 27 ans, des dizaines de créateurs littéraires des cinq continents qui ne se résignent pas à s'effacer devant les fossoyeurs de la parole. Cette année, Michel Le Bris, le directeur du festival, m'a invitée à y participer. Quel bonheur ! A l'origine, j'y étais conviée pour un hommage à André Glucksmann, le philosophe français, ami de l'Algérie. Dans la foulée, la rencontre consacrait films, livres et débat autour, entre autres, de la guerre faite aux femmes dans les pays arabo- musulmans, de l'affaire Kamel Daoud et enfin de l'Algérie. L'émancipation d'une société passant par celle des femmes explique pourquoi les ennemis de la liberté, qui surfent sur les angoisses et le mal-être des gens, s'en prennent d'abord à la représentation féminine. Lorsque je me pose la question de savoir si je suis légitime pour parler au nom des femmes, je me reprends aussitôt en me disant que pour défendre la cause féminine, chacun dispose de la légitimité qu'il s'octroie. Quand ceux qui lui torturent le corps et sa vie ne s'interrogent pas sur les blessures qu'ils lui infligent, il faut prendre la parole et dénoncer la guerre qui lui est faite. Ce qui m'interpelle le plus, aujourd'hui, en ces temps empreints d'incertitude, c'est cette blessure qui est faite au corps des femmes. A ces corps maltraités, vendus, achetés puis revendus dans des marchés improvisés pour esclaves sexuelles. Mais le mariage de jouissance est là pour légaliser la souillure. On ne va pas à la prière sans avoir fait ses ablutions ni au corps sans avoir usé d'une pseudo-bénédiction religieuse.


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