Algérie

Soirées musicales du mois de ramadan à Oran



En l’absence du public Le programme spécial d’animation culturelle, élaboré par l’Office communal des arts et de la culture dans le cadre du mois de ramadan, devait être inauguré, mercredi à partir de 22 heures, par un gala de musique à la salle de spectacles Es-Saâda. En dépit de la gratuité de l’entrée, la manifestation n’aura pas drainé un grand public. Le gala se déroulera dans une salle de spectacles au parterre très parsemé, composé en grande partie par un jeune public. Il faut dire qu’à l’ex-rue de l’Artillerie, faiblement éclairée, aucun indice n’était là pour annoncer la tenue d’un tel événement. Dans la salle Es-Saâda, pour la circonstance, sa scène a été aménagée par l’incorporation d’une tapisserie appropriée mais par contre le jeu de lumières devait s’avérer peu adapté pour un tel spectacle. Et c’est dans une atmosphère froide, amplifiée par un excès de fraîcheur débitée par une climatisation mal réglée, que les artistes auront un mal fou à «chauffer» une salle où l’assistance très restreinte se montrera peu encline à réagir et à encourager leur prestation, d’autant plus que les chanteurs devaient puiser dans un répertoire qui semblait manifestement en déphasage avec les goûts des jeunes mélomanes. Car le tour de chant des artistes sera entièrement puisé dans des tubes d’une autre époque dans les genres marocain et oranais. C’est ainsi que Boumediène Laimèche, en dépit de sa grande maîtrise, n’arrivera qu’à soutirer de rares applaudissements de la part de spectateurs de la vieille génération en interprétant trois chansons marocaines qui, à une époque antérieure, enflammaient le public. Salhi Khadidja présentera, quant à elle, un répertoire mixte constitué de chansons de genre marocain et du terroir. Le vétéran Cheïkh Senhadji réussira son tour de chant en puisant dans le patrimoine oranais ancien. Il tentera de prouver sur scène que l’âge n’avait en rien affecté ni sa mémoire ni sa voix en faisant le tour de force de présenter d’interminables versions des célèbres chansons «Rani Mhayer» ou «Ouech Yssabar ya ntaji». Le clou de la soirée sera bien sûr le chanteur Abdelkader Khaldi qui, du fait de sa grande expérience de la scène, parviendra à «faire bouger» les quelques grappes de public par un florilège de chansons puisées dans le patrimoine oranais au rythme haddaoui très entraînant, que l’artiste ponctuera par intermittence de déclamations de poésie melhoun. G. Morad


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