Soirées à Sidi Bel-Abbès : Au rythme du festival du raï

Durant la journée, la ville de Sidi Bel Abbes est plongée dans une torpeur quasi-totale, imposée par la chaleur. Les jeunes en groupe jettent leur dévolu sur les structures aquatiques telles que les retenues collinaires, bassins d'eau' pour s'adonner à la baignade. Il faut dire que le seul lieu pour trouver un peu de fraîcheur c'est le lac de Si M'hamed Benali, situé à  4 kilomètres de la ville. Néanmoins, à  Sidi Bel Abbes, cette saison estivale est marquée par de belles soirées d'été, grâce au festival de la chanson raï qui y a élu domicile. Tout le long des boulevards du centre-ville jalonnés de crémeries et de cafeterias, le citoyen peut déambuler, dans la belle cité de la Mekkerra, et  profiter de ce souffle de liberté durant ces nuits chaudes d'été. La ville scintille de mille feux grâce à  son  habit de lumières et l'ambiance bat son plein, jusqu'à une heure tardive. A partir de 18 heures,  Sidi Bel Abbès commence à  baigner dans une atmosphère particulière qui «l'extirpe»Â  lentement de sa léthargie. Les citoyens passent pratiquement la nuit dehors, en quête de fraîcheur, même si les moustiques sont de la partie. L'ambiance créée par le festival offre un cachet particulier avec un air apaisant et une atmosphère parfumée. Fidèles à  ce rendez-vous, les promeneurs déambulent dans les rues  zappant d'un style musical à  l'autre. On profite de la chaleur musicale des 30 artistes qui, depuis samedi, enflamment le public. Le festival de plein air qui fait la part belle au spectacle avec ses concerts, entraîne les présents dans un tourbillon festif. On vient pour les spectacles bien sûr, mais aussi pour l'ambiance. En effet, la ville vit aux couleurs du festival qui attire de nombreux spectateurs y compris des étrangers,  notamment les membres de notre communauté immigrée. Le raï fait vibrer le stade des Frères Amirouche de Sidi Bel Abbes. C'est un lieu en perpétuelle ébullition, un à®lot de fête en plein cœur de la ville, où il fait bon vivre. Les artistes se relayent sur la grande scène, prouvant que la musique reste  le meilleur moyen de s'exprimer et de se détendre. Malheureusement, si Bel Abbes savoure l'été,  ce n'est pas le cas des  régions rurales, à  l'image des contrées du sud entre autre Merhoum, Ras El ma, Tellagh et bien d'autres où la chaleur «chasse» les citoyens des rues. Les agglomérations se vident complètement entre 12 et 17 heures. C'est le constat fait lors de notre virée dans ses régions. Pour les enfants, l'été est une saison que l'on vit souvent en groupe, dans les champs, à  garder le troupeau. Par manque de loisir, cette frange juvénile  «tue le temps» avec des vieux jeux de société, notamment «Sig» qui se pratique, à  l'aide de quatre petits bâtonnets… alors que d'autres, armés de «frondes», chassent les moineaux   Dans ces régions, la lecture fait défaut, les bibliothèques communales n'attirent point de monde. Les jeunes préfèrent les cafés, les cyber ou s'adonner aux parties de  football dans les champs et ce, bien entendu en fin d'après-midi, lorsque les dards du soleil perdent leur force.