Jeudi dernier, le chanteur de l'exil s'est vu offrir une belle cérémonie récompensant ses soixante ans de carrière, avec la participation de nombreux artistes qui ont félicité cet homme pour son apport au patrimoine musical algérien.
Dans le cadre de la série d'hommages aux grands maîtres de la musique algérienne, la soirée de jeudi dernier a été consacrée au chanteur kabyle Akli Yahiatène, à la salle Atlas de Bab El-Oued. Elle a été organisée par l'Onda (Office national des droits d'auteur et droits voisins), à l'initiative du ministère de la Culture.
Ce chanteur de l'exil s'est vu remettre par Khalida Toumi 'le trophée-hommage" en reconnaissance à l'apport de ce 'grand artiste à la chanson kabyle et au patrimoine musical algérien". Comme le veut la coutume, cet hommage a démarré avec la projection d'un documentaire (réalisé par le ministère de la Culture) sur le parcours et la carrière de cet artiste, mêlant témoignages, interviews et photos d'archives. La salle pleine à craquer a réuni des centaines de personnes venues spécialement pour revivre une certaine nostalgie. Les plus jeunes étaient présents et semblaient connaître le répertoire de ce chantre de la musique kabyle sur le bout des doigts. Dans une ambiance festive, la soirée s'est poursuivie en chansons avec la participation de plusieurs interprètes de la musique kabyle qui ont chanté des titres phares d'Akli Yahiatène. Tout au long du show, ces musiciens ont défilé sur les planches en dédiant une certaine reconnaissance artistique à l'un des plus grands maîtres de la musique kabyle. Natif de la wilaya de Tizi Ouzou en 1930, Akli Yahiatène a émigré en France durant les années 1950.
Il débuta sa vie parisienne en travaillant dans une usine, par la suite il commence à fréquenter le Quartier latin et voit son existence chamboulée grâce à de jolies rencontres. Il fait la connaissance d'illustres chanteurs, notamment Slimane Azem, cheikh Hasnaoui et Zerrouki Allaoua. Par la suite, il est suspecté d'avoir collecté des fonds pour le FLN de France, il est arrêté et il se retrouve emprisonné à plusieurs reprises. Paradoxalement, ces arrestations lui permettent de composer plusieurs titres à succès comme 'Yal Menfi" (reprise d'un vieux chant kabyle chanté en arabe). Une compo qui raconte la misère des émigrés algériens en France. Ces expériences font d'Akli Yahiatène un chanteur de l'exil, car il chante l'amour du pays. Parmi ses titres à succès : 'Ya moujarrab", 'Jaha Bezzaf" et 'Tamurt-iw". Accompagné par l'orchestre Ahcène Ath Zaïm, la pétillante et dynamique Amel Zen, (qui représente la jeune génération) a chanté pour Akli Yahiatène. D'autres chanteurs de la scène kabyle étaient présents comme Farid Ferragui et Lounis Aït Menguellet. Le chanteur chaâbi Nacer Mokdad était aussi présent. Chacun de ces artistes s'est vu attribuer à la fin de chaque prestation un coffret regroupant les albums d'Akli Yahiatène. La surprise de cette soirée fut l'interprétation par l'invité d'honneur (malgré son âge) de plusieurs titres de son répertoire. Ces rendez-vous des 'cérémonies hommages" sont une belle occasion de faire honneur aux artistes algériens de leur vivant !
H M
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Posté Le : 02/03/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hana Menasria
Source : www.liberte-algerie.com