SOIREE EN HOMMAGE À ABDERREZAK FAKHARDJI

La soirée de clôture en hommage au grand maître Abderrezak Fakhardji fera certainement date dans l'histoire de la musique araboandalouse d'autant que ses élèves ont chanté pour sa mémoire.
Il faut dire que le public, venu assister à cette reconnaissance au mérite du maître et que l'esplanade du palais de la culture Moufdi-Zakaria à Alger n'a pu contenir, a vécu des moments de pur bonheur. Pour la circonstance, une mirifique nouba dans le mode hsine a été choisie. Tour à tour, ses élèves se sont partagé les belles pièces musicales de cette nouba. Et c'est Kamel Belkhodja qui ouvrira le bal avec un msadar au titre de El Djamel Fettan (la beauté est ensorcelante). Son frère Hamid roucoulera un enivrant istikhbar ‘arakenchaîné immédiatement d'un btaïhi intitulé Ya ‘achiqine (ô amoureux), chanté par Abdelwahab Nefil. Lamia Madini, quant à elle, fredonnera El wardou yeftah fel khoudoud (les roses s'ouvrent sur les joues). Le derdj a été confié à Bachir Mazouni et Yacine Ferhaoui s'est chargé de chanter l' insiraf de la nouba. L'orchestre, composé d'une quarantaine de musiciens issus des huit associations, qui ont participé à cet évènement culturel, a clôturé, à l'unisson, la nouba hsine par des khlassate très rythmés. Abdelhakim Meziani, fondateur de l'association El Fekhardjia, dira à la fin de la soirée que c'est la société civile qui a sauvé l'Algérie des moments difficiles, faisant allusion au service rendu par les associations culturelles quant à la préservation de l'identité nationale. Il est à noter que l'orchestre a été dirigé par Chaouch Mamade, ancien élève de Abderrezak Fakhardji et âgé aujourd'hui de 88 ans. Parmi les autres élèves du défunt et qui ont fait partie de l'orchestre, citons Anis Mahamsadji, Smaïn Hini et Moussa Haroun. Pour rappel, Abderrezak Fakhardji est né le 1er janvier 1896 à Alger. C'est auprès de Cheikh Saïdi et Ahmed Sebi qu'il a appris la musique arabo-andalouse. Vite, il deviendra un grand maître et enseignera dans plusieurs associations musicales à Alger et au conservatoire d'où plusieurs élèves ont acquis les secrets de la nouba. Abderrezak Fakhardji s'est éteint le 12 janvier 1984.