Algérie

Soirée «électrique» au conservatoire



« Extazy», tel est le nom d'un tout nouveau groupe musical. Il s'est produit pratiquement pour la première fois, dans la soirée du 17 août dernier, au conservatoire d'Oran Ahmed Wahby, devant un public composé majoritairement de jeunes. C'est aux alentours de 22h30 que le show a débuté. Trois musiciens, deux à la guitare électrique et le troisième à la batterie, accompagnés d'un chanteur, sont montés sur scène. Ils ont proposé au public une sorte de «fusion» entre du jazz, du rock, et de la musique orientale, et autant dire que la combine a bien marché ; le public présent avait tout l'air d'en être ravi. Interprétant à la fois des morceaux issus de leur propre répertoire et d'autres plus ou moins connus du grand public, le «show» a réussi à tenir jusqu'après minuit.

 Les musiciens ont fait ainsi découvrir, en avant-première, des morceaux inédits, de leurs propres compositions, comme «7h et quart… à Bab Zouar», «Révolution», «Rechka», ou encore «Algerian Jazz». Les morceaux sont interprétés tour à tour en arabe, en français et en anglais, et parfois même les trois langues en un même morceau. Pour ce qui est des «reprises», on peut en citer une, qui a véritablement ravi le public : celle de la célèbre chanson de Cheikh Sidi Bémol, intitulée «El rkhiss yougoud rkhiss». Enfin, pour clore le show en beauté, les artistes ont eu l'ingénieuse idée de le finir par de la musique gnawie, au grand ravissement de l'assistance. Il est à noter que la programmation de ces artistes entre dans le cadre des soirées culturelles ramadhanesques, concoctées par la direction du conservatoire d'Oran. Et justement, s'il y a une remarque à relever, c'est concernant le choix de la salle pour la tenue d'un tel concert. Il n'est pas question de critiquer le fait qu'un groupe encore débutant nommé «Extazy» se produise au conservatoire, loin s'en faut… Mais le fait est que sa programmation dans cette salle prouve ni plus ni moins le déficit d'espaces culturels dans le tout Oran. Dans la norme, un groupe encore à ses premiers balbutiements doit avoir, ici et là en ville, tout un tas de cafés-concerts dans lesquels il pourra «s'essayer» avec le public. Or, la pénurie de ce genre d'établissements fait qu'on se rabat aussi facilement sur des salles de prestige qui existent à Oran telles que le conservatoire. Ce qui fait aussi que, petit à petit, la salle Ahmed Wahby, ainsi que quelques autres, risquent de devenir des «fourre-tout»: elles abritent à la fois des soirées de musique classique - quand il y en a - ou encore des soirées folkloriques, des récitals de chanteurs, des soirées flamenco et même des concerts de débutants… alors que dans la norme, toute une flopée de salles devraient être disponibles, et chacune doit se consacrer à un genre de musique spécifique. Mais, d'un autre côté, il faut reconnaître qu'il est louable de la part du conservatoire, en l'absence de salles, de donner la chance à de jeunes talents de se produire et exprimer leur talent.




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