Sociétés savantes, unissez-vous !

J'ai longuement hésité avant de médiatiser ces quelques réflexions certes d'un événement scientifique international qui a eu lieu à Dubaï les 15, 16 et 17 janvier 2014 et auquel mon assistant et moi-même avons participé avec 2 communications présentées en langue anglaise sur les résultats des interventions chirurgicales de patients sourds ayant bénéficié d'implants cochléaires.C'était pour moi à la fois une fierté de participer à cette grande rencontre internationale, où presque tous les pays arabes et plusieurs pays asiatiques, européens et américains étaient présents, et à la fois comme à l'accoutumée une déception et une désolation de se retrouver seul à être le représentant «bénévole» sans présence de nos officiels, à défaut de notre ambassadeur, du moins un représentant à l'image des représentants officiels des autres pays participants, en particulier à la séance d'inauguration. Je me sentais dans l'obligation de partager cette préoccupation avec tout d'abord mes collègues, les pouvoirs publics et les citoyens concernés et impliqués dans le choix de leurs représentants politiques et par leur élite scientifique censée être de niveau international et représenter le pays dignement.A cette rencontre, j'étais surpris de constater une présence importante de nos collègues marocains, une quarantaine d'orl venus sensibiliser et défendre leur dossier afin d'organiser le Congrès mondial de 2021 dans leur pays. Je ne pouvais rester insensible et ne pas me poser de questions sur leur solidarité, leur entente, la convergence de leurs points de vue et leur conscience collective quant à leur intérêt national à la fois scientifique, social, économique et enfin politique. S'agit-il d'une initiative uniquement comparative par les membres du bureau de leur société savante ' Ou d'une mesure prise par leurs autorités publiques, conscientes de l'importance d'un tel événement international ' Les raisons et les motivations ne sont qu'évidentes et logiques.Celles qui ne le sont pas, c'est notre absence, notre inexistence à cette échelle d'organisation, à ce niveau de réflexion aussi bien par les professionnels que nous sommes que par les autorités responsables des agréments accordés aux différentes sociétés savantes d'une même spécialité. Les pouvoirs publics se doivent de mettre de l'ordre et de s'impliquer dans la gestion de ces sociétés et d'arbitrer en cas de nécessité et de fédérer quand il y va de la crédibilité, de la dignité et de l'intérêt de la nation. Les participants scientifiques dans les congrès internationaux à l'étranger sont les dignes représentants de leur pays. Ils se doivent en tant qu'élite être à la hauteur de l'attente de leurs homologues experts étrangers, ou du moins participer d'une façon honorable par des présentations sur des travaux et expériences nationales.L'adage qui dit «L'union fait la force» n'est pas un vain proverbe. Les études multicentriques font force de sérieux et rigueur scientifique. Accordons nos instruments, ouvrons le dialogue, parlons le même langage, unissons-nous pour les mêmes causes, la santé, la science et la conscience ! Que de nos universités et de nos centres hospitalo-universitaires sortent sinon les meilleurs, du moins les bons médecins, les bons enseignants.