Le dispositif gouvernemental algérien de
sociétés publiques régionales d'investissements est bien accueilli par ceux qui
s'inquiètent du faible dynamisme de l'économie réelle. Les sociétés d'investissements
– souvent désignées de manière réductrice comme sociétés de capital-risque
(venture-capital en anglais) – sont un élément essentiel de l'architecture
financière d'une économie.
Ces sociétés d'investissements
n'interviennent pas seulement au stade préparatoire d'un projet d'entreprise ou
à la création même d'une entreprise mais peuvent financer cette dernière à
différents stades de son développement. L'image de pouponnière de start-ups est
en effet la plus populaire mais ne décrit pas forcément l'activité de ces
importants vecteurs financiers. Les sociétés d'investissements à la différence
des banques, qui font crédit, prennent des participations dans le capital des
entreprises qu'elles décident de soutenir. Cette participation vise à offrir
les conditions de fonds propres qui viabilisent des investissements et qui
renforcent l'entreprise dans son approche du marché bancaire. A ce titre, une
société d'investissement peut prendre une participation dans une société
existante pour l'accompagner dans un projet de développement ou l'aider à
traverser une phase de croissance.
L'éventail des possibilités d'intervention est donc plutôt large,
même si dans une économie comme celle de l'Algérie, l'accent doit être mis
également entre la création et l'accompagnement. C'est un phénomène connu et
étudié, bien des entreprises ne passent pas le cap de la première année
d'exercice en raison, très souvent, du manque de formation à la gestion de
leurs animateurs. Si ce dispositif reçoit des échos positifs, il doit lui-même
être soutenu par une politique volontariste de soutien aux créateurs
d'entreprises eux-mêmes.
Pénurie de projets«bancables»
Les banques algériennes qui croulent sous
les liquidités expliquent en effet leur situation par la pénurie de projets
«bancables». C'est bien à ce niveau également que se situe le problème. Cette
phase préliminaire qui va de l'identification du secteur d'activités à la
définition des moyens et des besoins pour aboutir au montage des dossiers est
celle qui est la plus ardue pour de nombreux entrepreneurs potentiels. C'est à
ce stade en amont du projet d'entreprise qu'une assistance technique devrait
pouvoir être fournie par des experts et des consultants rémunérés et supervisés
par l'administration. La création de sociétés régionales est salutaire du point
de vue de la création d'emplois sur tout le territoire mais ne saurait répondre
aux objectifs plus globaux de l'économie. Des sociétés de capital-risque
dédiées aux secteurs d'activités que les pouvoirs publics souhaitent soutenir
prioritairement. Il serait donc souhaitable que des sociétés spécialisées dans
des filières technologiques particulières – comme les énergies renouvelables ou
les TIC par exemple – viennent renforcer les moyens de ce dispositif initial.
Dans une économie aussi déstructurée que celle de l'Algérie, il est impératif de
créer les conditions les plus favorables possibles à la stimulation et à la
concrétisation des initiatives entrepreneuriales.
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Posté Le : 22/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Saïd Mekki
Source : www.lequotidien-oran.com