Près de 65% des locomotives affectées au fret sont immobilisées faute de maintenance.
La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) bénéficiera d'un nouveau plan de sauvetage, actuellement à l'étude au niveau du ministère des Finances. C'est ce qu'a révélé Mourad Benameur, président-directeur général (PDG) de la SNTF. S'exprimant lors de son passage, hier, sur les ondes de la Radio nationale, M. Benameur a estimé que ledit plan de « restructuration » concerne la reconstitution du capital social de l'entreprise ainsi que la validation d'un plan d'investissement.A ce titre, un conseil interministériel devra se réunir avant la fin de l'année en cours pour examiner ce dossier. « Nous défendons l'idée de la reconstitution du capital social de l'entreprise qui était de 20,7 milliards de dinars. Ce capital est aujourd'hui négatif. Il est de l'ordre de 10 milliards de dinars fin 2009. La reconstitution permettra de disposer d'un fonds de roulement positif, de couvrir nos charges d'exploitation et de rembourser les dettes », a fait savoir M. Benameur. Ce dernier réclame une enveloppe financière d'au moins de 30 milliards de dinars pour la reconstitution du capital social de la société publique, dont 8 milliards de dinars de liquidités pour atteindre un équilibre financier. L'invité de la radio, plaidant pour « une approche dynamique dans l'assainissement financier de l'entreprise », précise que la SNTF, pour atteindre un « redressement effectif », devra atteindre un chiffre d'affaires de 11 milliards de dinars.En 2009, l'entreprise publique a réalisé un chiffre d'affaires de plus de 4 milliards de dinars. C'est dire que la SNTF est dans le creux de la vague. Les mauvais signaux sont nombreux. L'entreprise de transport ferroviaire vit une situation de déficit structurel avec un fonds de roulement négatif depuis plusieurs années, selon les propos de Mourad Benameur.Pis encore, sa trésorerie affiche un découvert bancaire de plus de 4 milliards de dinars. Le PDG de la SNTF estime encore que près de 65% des locomotives affectées au fret sont immobilisées faute de maintenance. « Aujourd'hui, nous fonctionnons très mal. Et il nous est impossible de prévoir des plans d'approvisionnement en pièces de rechange. D'ailleurs, nous subissons le diktat des banques et des douanes », déplore-t-il. Par ailleurs, le second volet du plan de sauvetage concerne la validation d'un plan d'investissement de l'ordre de 120 milliards de dinars. « Le conseil interministériel devra approuver ce plan. Il devra diminuer le taux d'immobilisation des locomotives et l'acquisition de 30 autres. Une partie va servir à la rénovation d'autres locomotives », explique-t-il. Depuis 2008, l'Etat a décidé, rappelons-le, à travers un premier plan de sauvetage, de restructurer la dette de l'entreprise, geler son découvert bancaire de 15 milliards de dinars jusqu'en 2013 et prolonger les délais de remboursement des crédits d'acquisition sur une période de 40 ans.La subvention de l'Etat à la SNTF est passée de 2,5 milliards de dinars à 8 milliards de dinars entre 2009 et 2010. Par ailleurs, la SNTF enregistre des pertes de 5 millions de dinars sur ses lignes déficitaires. Selon M. Benameur, la décision de supprimer ou non ces lignes relève du ressort du gouvernement. L'augmentation des prix de ticket de voyage n'est pas à l'ordre du jour du prochain conseil interministériel, rassure-t-il.
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Posté Le : 15/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hocine Lamriben
Source : www.elwatan.com