Algérie

Société : Les Algériens sacrifient les vacances pour l'Aïd !



L'augmentation des prix de plusieurs produits et services par l'effet " dominos " et au vu de la crise économique due aux prix du pétrole qui perdure, les Algériens revoient leur " système personnel" des " dépenses " faisant beaucoup de sacrifices.C'est ainsi que la majorité qu'on a rencontrée lors d'un petit tour dans la capitale, ont été unanimes " à sacrifier les vacances pour assurer la fête de l'Aïd el Adha.
Ce qui apparemment explique la baisse du tourisme local, la désertion des plages et surtout la révision des dépenses des citoyens algériens et en particulier les petites bourses. D'ailleurs en constatant que même les citoyens aux bourses moyennes refusent de supporter des frais supplémentaires pour économiser.
" J'ai tellement dépensé lors du mois de Ramadhan avec la hausse des prix ainsi que durant l'Aïd Esseghir, je suis obligé de faire un choix entre les vacances et l'assurance de l'achat du mouton de l'Aïd, fait remarquer Mourad K., cadre dans une société privée, avant d'annoncer que " Finalement je préfère acheter un mouton pour les enfants et faire la fête avec eux avec du mechoui que d'aller à la plage. ". Versant dans le même ordre d'idées Taoufik G., cadre exerçant dans une société étatique au sud du pays, déclare que : " Franchement, j'ai discuté avec mes enfants et ma femme pour faire le choix entre passer des vacances quelque part en Algérie profitant de quelques sites touristiques de notre pays ou sacrifier les vacances pour acheter le mouton de l'Aïd , et je vous affirme qu'on n'a pas passé 5 minutes pour se mettre d'accord : " acheter le mouton et inviter les membres de notre grande famille comme à l'accoutumée pour des journées de fête avec des " hassanates " en plus ".

Du tourisme dans notre pays
Au fil des discussions entre Aïn Benian et El Harrach en passant par Bab El Oued, la Place des Martyrs, la place du 1er Mai, Belouizdad, El Anassers et Hussein-Dey, on a bien constaté des divergences chez nos concitoyens à propos du tourisme dans notre cher pays.
Abderrahman I., venu de Tizi Ouzou à la Plage El-Djamila pour quelques moments de vacances, dira " regardez, la plage d'El-Djamila à Aïn Benian ; que lui manque-t-elle pour oser aller passer les vacances en Tunisie, par exemple ' Et puis mieux encore, aux moindres frais et surtout avec une animation exceptionnelle lors des soirées ". Son ami, Mahieddine renchérit " On vient paraît-il d'augmenter les prix en Tunisie car pour eux les Algériens sont riches ! ". Eh bien riche pour riche, je préfère dans ce cas la Turquie ou encore le Maroc ".
A Bab El Oued, un groupe d'amis discutent aux alentours du marché des " Trois Horloges " : " Dites-moi où sont les sites touristiques algériens pour que l'on puisse en choisir un pour passer les vacances ' ". questionne Mohamed.
Ali répond de suite "Ne me dis pas que tu ne connais aucun site, car ça serait grave. Nous avons des sites et tu n'as qu'à aller pas loin, du côté de Tamenfoust, avec les navettes des bateaux qui viennent d'être lancées et tu verras bien que les sites existent ? ". Fateh intervient en indiquant qu'"En réalité c'est la faute de tous les responsables du tourisme dans notre pays quel que soit leur niveau de responsabilité ou de fonction et je pense aussi aux particuliers dont les agences qui ne maîtrisent même pas la communication pour faire une véritable promotion de notre patrimoine touristique qui est vraiment riche et varié". Farouk, très patient prend enfin la parole pour faire le constat très pertinent " Il y a aussi et surtout le problème des prix dans nos établissements touristiques y compris ceux de l'Etat. Ça coûte les yeux de la tête pour passer surtout en famille une dizaine de jours. Alors moi, j'ai fait la différence des prix et j'ai trouvé que partir en Tunisie avec ma voiture, en famille a été la meilleure décision que j'ai prise depuis quatre ans. Et c'est ce que je fais régulièrement. Mais cette année, comme mon père est décédé et que mes deux frères sont partis vivre à l'étranger, tout seul, je ne peux pas le refaire. J'ai donc sacrifié mes vacances pour d'une part tenter quelques achats avec les soldes qui viennent d'ouvrir, et ensuite et surtout pour économiser et acheter le mouton pour passer l'Aïd avec ma petite famille.
A Belouizdad, Ammar D., un cadre d'une société étatique, nous dira que " Moi je n'ai pas de problème Dieu merci. Je passe mes vacances du côté de Mostaganem où notre société avec le Comité de participation et du social, nous offre des vacances avec des coûts bien étudiés. De plus, cela me permet d'acheter le mouton et passer les deux jours de l'Aïd en famille avec de la viande fraîche et des soirées inoubliables ".
A Hussein-Dey, Madjid A., retraité, dira, "Moi je vais du côté de Tlemcen avec mes enfants et leurs familles, il y a des sites touristiques extraordinaires à visiter, Le Palais Mechoir, le Parc Lalla Setti, la plage Barbadjani, etc. Alors pas de problème pour ça. D'ailleurs le mouton de l'Aïd, c'est moi qui l'achôte pour mes enfants depuis des années et ça sera la même chose cette année et eux prennent en charge les frais de vacances. ".
Enfin à El Harrach, El Hadj Omar, également retraité, fait constater que "Dans notre quartier, la majorité préfèrent aller du côté des sites attractifs avec la piscine, la mer , les aires écologique pour faire des promenades et du sport au milieu de la verdure, des ponts et des passerelles dressés pour accomplir une plaisance en toute sécurité.
De plus, on a le centre commercial tout proche avec la plus Grande Mosquée d'Afrique en finition. Franchement on n'a vraiment pas à se plaindre et le mouton, il sera bien sacrifié dans notre quartier par la plupart de nos voisins ", a conclu ce dernier.


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