Rabah, 44 ans, père de trois enfants, est tombé malade en 1998 et reste cloué sur son fauteuil depuis qu'une gangrène eut raison de lui. Résidant à Leishner, au sud de la ville, il ne subsiste, lui et sa famille, qu'avec de faibles subsides que des bienfaiteurs lui concèdent de temps à autre.
Sa pension de 3 000 dinars, qu'on a fait augmenter de 1 000 autres dinars, reste insuffisante pour faire face aux dépenses pour la nourriture, les médicaments et les factures. Une pension versée tous les six mois et qui ne couvre même pas les dettes cumulées entre temps. En ce mois de piété, il a fait comme ses semblables pour quêter ce fameux colis alimentaire, mais en vain. « Je me suis inscrit pourtant depuis le 20 du mois de chaabane au niveau de l'APC ». Rabah éprouve beaucoup de difficultés. Ses demandes répétées au niveau des organismes sociaux sont restées vaines, dit-il. Son cas est semblable à beaucoup d'autres. Mais certaines situations sont encore plus dramatiques.Fatiha, 35 ans, est pupille de l'Etat, tout comme son époux et sa belle fille. Elle et ses trois enfants vivent officiellement des seuls 3 000 dinars qu'offre « le filet social ».Sans relâche, cela fait presque une année qu'elle sollicite de l'aide pour pouvoir nourrir ses enfants, payer le loyer et s'acquitter des factures d'électricité. Le logement social qu'on lui a octroyé dans les années 1990 a été récupéré par l'Etat du fait du non paiement des charges locatives. De temps à autres, elle loue ici et là une pièce pour y vivre. C'est un couple au bord de l'essoufflement. Le risque du suicide n'est pas à écarter car Fatiha y a déjà songé. Par intermittence, elle et son mari viennent dans notre bureau déverser des larmes.Elle ne sait, dit-elle, à quelle porte frapper. Encore que celles-ci daignent s'ouvrir devant elle. Ces derniers temps, elle songe à rallier Alger pour observer une grève de la faim devant le ministère de la Solidarité. Le cas de Meddah illustre aussi bien que des pans entiers de la société basculent dans la paupérisation. Meddah, la quarantaine, vient tout juste de quitter un bidonville pour le populeux quartier de Sonatiba, là où les maux sociaux deviennent de plus en plus fréquents. Malade, vivant lui et ses trois enfants nains avec 3000 dinars par mois, il a été victime ainsi que sa femme et ses enfants d'une intoxication alimentaire en ce mois de ramadhan, du fait de l'ingestion de produits avariés.Jeudi, on a pu croiser Meddah. La mine défaite, il nous a fait savoir qu'il n'a même pas pu décrocher le poste d'éboueur qu'il a sollicité.
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Posté Le : 28/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Khalid
Source : www.elwatan.com