Société et pouvoirs publics, mêmes tares

Qu'elles soient atteintes d'un handicap (de naissance ou suite à une maladie ou à un accident) ou d'une déficience mentale, ces personnes, que la société a écartées, souffrent d'un manque de considération et de moyens. Cette catégorie semble ne pas faire partie de la communauté qui ne saurait s'encombrer de ce qu'elle estime être un furoncle. Celle-ci (la communauté) tourne le dos à cette frange ; elle s'en est même amputée comme d'un membre gangrené du corps. Au de là de ces individus faisant partie de ce groupe qui se veut sain et refuse de voir ces être différents et endoloris par la vie, il y a pire : puisque même ceux censés s'en occuper, dans la sphère des pouvoirs publics, se montrent incapables d'adoucir l'existence de cette frange de la population. Les personnes handicapées ne cessent de crier leur désarroi sans que leurs appels soient entendus. La prise en charge est largement défaillante, les moyens humains et matériels font défaut. Centres insuffisants et équipements inexistants, tel est le constat que l'on fait et c'est ce qui est déploré par ces écorchés de la vie. L'accessibilité constitue l'une de leurs revendications ; il reste encore beaucoup à faire pour qu'ils puissent avoir un accès facile aux bâtiments officiels, à leurs immeubles et aux moyens de transport. Le mérite de ces personnes est de se battre pour obtenir leurs droits. Des associations ont fait de l'accessibilité leur cheval de bataille et revendiquent haut et fort de la considération et une prise en charge sérieuse. Il est étonnant de voir que l'on se défait des franges qui se distinguent par leur maladie ou par leur âge qui ne leur permet plus d'être utiles. Les personnes âgées le savent à leurs dépens, elles que l'on abandonne une fois leur mission accomplie. Affectueuses et toujours désireuses de servir, elles ne rencontrent qu'indifférence et mépris. Le même que la société affiche à l'égard de ses membres que la raison a quitté ou qui sont venus au monde sans qu'ils n'en soient conscients ; ceux qui vivent dans leur propre univers. Celui de leur folie, de leur errance et de la cruauté des autres, alors qu'ils ignorent qu'ils peuvent être hébergés dans des structures spécialisées.Si elles existaient bien sûr.
R. M.