C'est pendant le mois de Ramadhan que les confectionneurs de mets locaux exhibent leur savoir-faire.Le mois sacré du Ramadhan est pour certains une occasion d'avoir un travail, bien que temporaire, pour arrondir des fins de mois de plus en plus difficiles. Beaucoup se versent dans la fabrication de pain maison et autres gâteaux traditionnels. Ils sont la cible de choix des ateliers clandestins répartis aux quartiers périphériques d'Oran, Sidi El-Bachir, Mers El-Kebir, Gdyel, Aïn El-Bya et même à Aïn El-Turck.
Ils travaillent comme des esclaves, mais des temps modernes, dans des conditions de salubrité et d'hygiène exécrables.
Parfois jusqu'à 10 heures par jour dans des lieux dépourvus de commodités et sous une chaleur suffocante, pour les plus chanceux, avec un semblant de ventilation. Chacun selon sa spécialité, on y trouve des ateliers de préparation de gâteaux tels que les baklaouas, le grioueche, zlabia en tous genres, kalb elouz. Ces petites mains sont réparties en groupes de travail bien définis.
Certains s'occupent de la préparation de la pâte, d'autres de la mise en pièce, de la cuisson et en dernier de l'emballage des produits. Même chose pour le pain. Mais tous s'accordent sur les difficultés que subissent les agents responsables des cuissons.
La chaleur dégagée par les fourneaux à gaz est insupportable, surtout en l'absence de ventilation et de la climatisation en ces lieux infernaux, d'autant plus lors des journées caniculaires du Ramadhan qui coïncide avec les mois de juillet et d'août. Ces travailleurs de l'ombre sont rémunérés de manière disparate.
Le salaire va de 4 000 dinars par semaine, pour ceux qui occupent des postes sans aucune technicité particulière, de savoir-faire ou dépourvus d'expérience, à 7 000 dinars par semaine pour les spécialistes des gâteaux surtout ceux faits à base d'amande ou de pistache. Par contre, ceux en charge du khobz «souri» peuvent toucher jusqu'à 1000 dinars par jour. Ce travail temporaire est une aubaine inespérée pour ces gens, mais les conditions de travail sont très dures et les usent jusqu'à la moelle. Ils ne peuvent se plaindre de peur de perdre leurs postes d'emploi et surtout de se voir «blacklistés» pour les ramadhans à venir. Il faut signaler que l'omerta est de rigueur dans cette économie souterraine et très bien rodée avec ses codes de conduite et ses règles.
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Posté Le : 09/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zekri S
Source : www.elwatan.com