Le préavis de grève, déposé il y a une vintaine de jours à titre préventif par la section syndicale de la Société des entreprises des routes et des aérodromes (SERA) basée à Oran, a été mis à exécution ce jeudi et pour une durée ilimitée. Au total, ce sont 600 travailleurs de 11 sites, dont une dizaine de chantiers, notamment au sud-ouest du pays, qui sont à l'arrêt pour protester contre la mesure prise par la Sintra de bloquer tous les comptes de l'entreprise sans que les responsables de cette dernière ne soient informés. Le secrétaire général de la section syndicale et le président du comité de participation considérent que cette décision inattendue de la part de la tutelle a des répercussions directes aussi bien sur le climat au sein de l'entreprise que sur les différents chantiers qui ont été entièrement paralysés du fait qu'ils manquent d'approvisionnement en matière première, notamment en bitume, gasoil et autres. L'entreprise risque de ce fait de perdre toute sa crédibilité auprès de ses fournisseurs ainsi que ses clients, affirment nos deux interlocuteurs. Ils vont plus loin pour révéler que cette situation aura des incidences négatives sur le plan financier et les pertes sèches quotidiennes peuvent être largement estimées à 10 milliards de cts. Pourtant et en raison de la notoriété acquise, la SERA, précisent nos interlocuteurs, a actuellement un plan de charge de pas moins de 500 milliards de cts et ses capacités de réalisation peuvent osciller entre 180 et 250 milliards par an. Les deux représentants du collectif des travailleurs estiment qu'il s'agit d'une décision qui s'apparente à une prise d'otage de l'entreprise, et ce suite à un malaise vécu au début du mois. Pour la genèse, il faut rappeler que cette situation a commencé avec la décision de l'ancien conseil d'administration de mettre fin aux fonctions de l'ancien directeur général par intérim et son remplacement par un des cadres de l'entreprise qui a déjà occupé ce poste par intérim. Cette décision publiée dans la presse a été mal acceptée par la SGP Sintra qui a décidé de bloquer les comptes de l'entreprise, et ce à la veille du versement des salaires. Il a fallu plusieurs démarches, rappellent les deux interlocuteurs, pour débloquer les comptes et effectuer le versement des salaires et d'assurer le bon fonctionnement de l'entreprise. Cette trève n'a duré que 10 jours avant que la tutelle ne procède à la suspension de l'ancien conseil d'administration et la désignation d'un autre qui a remis en cause les décisons prises par son prédecesseur, rappellent nos deux sources. Sans prendre partie, les deux représentants estiment que la décision de bloquer les comptes n'était pas la plus appropriée et que pour faire des écairages sur la situation qui prévaut, il aurait été souhaitable que la SGP diligente une commission d'enquête sans pour autant paralyser l'activité en créant un climat de démobilisation au sein des travailleurs qui appréhendent leurs perspectives professionnelles. Le secrétaire général de la section syndicale affirme à ce sujet que le recours à la grève est l'émanation du personnel qui n'est pas prêt à négocier le gel de la grève tout en rejetant toute éventualité du retour de l'ex-gestionnaire démis de ses fonctions par le désormais ex-conseil d'administration.
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Posté Le : 21/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com