Cinq cadres de la
Société de transport d'hydrocarbures (STH), filiale de la compagnie Sonatrach,
parmi lesquels le directeur général et le directeur régional, ont été placés
sous mandat de dépôt sur ordre du juge d'instruction en charge de l'affaire des
transactions douteuses, mise au jour la semaine écoulée, a-t-on appris de
source judiciaire.
A l'issue de la procédure de présentation qui
a eu lieu mercredi dernier, le magistrat instructeur près le tribunal d'Arzew,
relevant de la cour d'Oran, a ordonné l'incarcération de cinq responsables mis
en cause, à savoir le directeur général de la STH, le directeur régional, le
directeur général adjoint, le directeur technique et le chargé des affaires
juridiques, indique-t-on de même source. Plusieurs charges ont été retenues
contre les cinq responsables inculpés, dont la passation de marché non conforme
aux dispositions du code des marchés publics, la dilapidation de deniers
publics et le trafic d'influence. Pour leur part, les trois autres cadres de la
STH arrêtés dans le cadre de cette affaire, à savoir le directeur des finances,
le directeur des ressources humaines et le chargé de la sécurité interne, ont
été remis en liberté provisoire sur décision du juge d'instruction, a-t-on
appris de même source judiciaire, qui précise que le ministère public, par le
truchement du procureur de la République du tribunal d'Arzew, avait requis le
mandat de dépôt contre l'ensemble des mis en cause, au nombre de huit.
Par ailleurs, une expertise approfondie sera
menée sous la diligence du juge d'instruction pour faire la lumière sur les
différents aspects techniques et procéduraux liés aux transactions suspectes
avec, comme un des objectifs, l'évaluation du préjudice causé, qui a priori
s'élève à plusieurs milliards de centimes.
A noter que le juge d'instruction a procédé à
l'audition de plusieurs personnes, entre responsables et simples employés de
STH, dans le cadre de ses premières investigations. L'action publique sur cette
affaire, dont l'enquête préliminaire a été menée par les services de la
sécurité militaire assurant la protection de cette zone stratégique marquée par
la présence d'installations pétrochimiques, a été déclenchée suite à une
dénonciation, précise-t-on de même source.
Au coeur du scandale, une transaction
suspecte, conclue par la STH à coups de devises fortes avec certains
fournisseurs. Il s'agit, d'après les premiers éléments d'enquête, d'une
surévaluation délibérée du coût d'un lot d'équipements de sécurité
technologique, entre autres, acquis auprès de fournisseurs pour le compte de la
Société de transport d'hydrocarbures, notamment pour son unité de Béthioua
spécialisée dans la gestion des terminaux marins à hydrocarbures. Selon nos
informations, la facture du marché aurait été sciemment «gonflée», soit près de
2 millions d'euros, alors que le prix réel du matériel livré n'en représente
qu'un dixième.
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Posté Le : 29/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com