Algérie

Société de collecte et de conservation des peaux et cuirs à Constantine



Une liquidation en catimini Cinquante- huit salariés de la société de collecte et de conservation des peaux et cuirs (Socop), filiale de l?ex-Sonipec, ont dû quitter le monde du travail à leur corps défendant, car leur entreprise n?est plus solvable. Pourtant, cela n?a pas été toujours ainsi pour cette entité économique. Autrefois, quatre à cinq milliards de centimes de plus-value sont dégagés à la fin de chaque exercice, suscitant l?envie de ses s?urs jumelles d?Oran et de Rouiba qui, elles, accusent depuis longtemps des déficits chroniques. Depuis 2002 cependant, le vent de la prospérité a tourné et la société est entrée de plain-pied dans une logique d?instabilité économique suite aux mutations socioéconomiques nées de la restructuration menée à pas de charge et tambour battant. Le cercle vicieux des créances irrécouvrables entraînant le manque de liquidités, levier indispensable pour l?investissement et le fonctionnement de l?entreprise, s?est refermé sur le collectif des salariés qui a exploré, en vain, maintes voies de sorties de crise. La libéralisation du commerce et son corollaire la perte du monopole ont, de fait, accentué la descente aux enfers de la Socop. Mais à y voir de plus près, une main invisible, au sens smithien du terme, a poussé cette entreprise inexorablement vers la liquidation, en faisant miroiter aux salariés le bénéfice qu?ils pourraient tirer d?une « indemnisation » au lieu et place d?une poursuite d?un travail aléatoire à court ou à moyen terme dans le meilleurs des cas, avec le risque, bien entendu de sortir les mains vides. Ceci bien sûr, en souscrivant à l?idée de la liquidation de leur entreprise. Après maints conciliabules, l?espoir de préserver leur unité de production s?est définitivement évanoui, quand une décision est venue à point nommé exonérer les tanneurs publics, débouchés exclusifs de la Socop, des 54 milliards de dettes contractés auprès de celle-ci par l?achat des peaux et cuirs, matière première pour la confection de chaussures, sacs, valises? En revanche, la Socop est décrétée déficitaire de 20 milliards de centimes « qu?elle ne peut honorer, vu la situation financière dans laquelle elle se trouve », nous dira l?un des travailleurs. En désespoir de cause, une assemblée générale s?est tenue, au cours de laquelle les salariés, abandonnés de tous, y compris de l?unité syndicale d?El Khroub, laquelle a allégué le prétexte de ne jamais prendre part à une liquidation, ont « unanimement approuvé la liquidation de la Socop à compter du 31juillet 2007 ». Une compensation indemnitaire forfaitaire de trente mois de salaire de poste a été allouée à l?ensemble des travailleurs qu?ils aient cumulé quinze ou trente ans de service. Dans ce registre tout le monde est logé à la même enseigne.


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