A l'extérieur du complexe SNVI, rien n'indique que la veille, des affrontements avaient opposé des travailleurs à des éléments de la gendarmerie. A l'intérieur du complexe, la mobilisation des travailleurs n'a point baissé. En arrêt de travail depuis mardi matin, le millier de travailleurs de l'ex- Sonacome sont dans l'attente des résultats de la rencontre qui se tient depuis la matinée d'hier entre leurs représentants syndicaux et le P-dg.Abder Bettache - Alger (Le Soir) - «Dégagez, vous n'avez rien à voir ici. La secrétaire de notre P-dg nous a instruits de ne laisser entrer aucun journaliste. Vous n'avez pas le droit de rester ici». Le ton est donné.L'auteur de ces propos s'est présenté comme étant le premier responsable de la sécurité au niveau de la direction générale de la SNVI. Refusant de nous présenter sa carte professionnelle, il fait appel à un agent d'une société privée de gardiennage pour mettre à exécution sa menace. Selon des sources, en ce moment précis, soit à 10h15 mn de ce mercredi 2 décembre, une réunion regroupant une délégation de syndicalistes de la SNVI avec le premier responsable de la société se tient à huis clos.A mille mètres du siège de la Direction générale, plus d'un millier de personnes sont en arrêt de travail. Ils sont à l'affût de la moindre information en provenance du lieu de la réunion. «C'est notre droit d'investir la rue et de revendiquer nos droits. Une semaine après l'assemblée générale qui s'est tenue en présence du P-dg de l'entreprise, rien de concret n'a été engagé. Nous sommes prêts à toutes formes d'action», lâche un syndicaliste.Signe d'une mobilisation totale des travailleurs, ces derniers nous ont fait savoir qu'ils «ne céderont devant rien pour défendre ce qui était considéré dans un passé récent comme l'un des fleurons de l'industrie algérienne». Des propos confortés par la déclaration rendue publique le jour même par le syndicat du groupe SNVI. «Compte tenu de l'urgence de la situation, les représentants des travailleurs lancent encore une fois, un appel pressant aux pouvoirs publics pour prendre en charge toutes leurs inquiétudes et d'amorcer avec toutes leurs compétences de l'entreprise et le partenaire social un débat serein et constructif pour la relance dans les plus brefs délais de l'activité afin de garantir le devenir de l'entreprise», lit-on dans le document.Quelques policiers, mais pas de gendarmesLa démonstration de force des travaileurs de la SNVI se veut, selon ses initiateurs, «comme le dernier recours pour faire entendre nos revendications». Pour un grand nombre d'entre eux, «la situation est désormais intenable au niveau de notre entreprise. Et ce n'est ni l'intervention de la gendarmerie encore moins celle de la police qui nous fera renoncer à faire valoir nos droits dans le cadre de la loi».En effet, la détermination des travailleurs à défendre leur outil de travail est réelle. C'est ce qui explique le retrait des gendarmes des alentours du siège de l'entreprise.Mais à l'entrée de la zone industrielle de Rouiba, au moins deux camions de la Sûreté nationale (CRS) sont visibles. Vraisemblablement, du côté des pouvoirs publics, on veut éviter une énième confrontation. Dans sa déclaration rendue publique hier, le syndicat du groupe SNVI a dénoncé à la fois «la tentative de récupération de cette action (”?) tout en s'indignant contre l'intervention musclée des forces de l'ordre à l'endroit des travailleurs et des syndicalistes, caractérisée par un acharnement d'une violence extrême et d'un sentiment de haine inqualifiable».Plus critiques à l'égard des forces de l'ordre, les représentants syndicaux des travailleurs de la SNVI ont également dénoncé «la violation de l'enceinte de l'usine par ces forces de l'ordre, en poursuivant les travailleurs jusqu'aux ateliers pour les tabasser en faisant parmi eux des blessés et des arrestations arbitraires».Dans la déclaration rendue publique hier, les syndicalistes du groupe SNVI «lancent encore une fois un appel pressant aux pouvoirs publics pour prendre en charge toutes leurs inquiétudes». «Pour que les événements désolants vécus ne se reproduisent plus, nous interpellons le premier responsable du groupe SNVI, d'entreprendre les démarches utiles pour que l'entreprise retrouve sa sérénité».
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Posté Le : 03/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.lesoirdalgerie.com