SNTF: Les cheminots s'impatientent

Après l'euphorie provoquée par l'annonce de l'augmentation des salaires décidée au milieu du mois de juillet à la suite du mouvement de contestation qui avait touché tout le territoire national, les travailleurs de la région SNTF de Constantine, ne voyant rien venir à ce jour, commencent à déchanter et envisagent de reprendre le chemin de la contestation.

 Cette réaction, disent-ils, concerne l'élaboration d'un nouveau système de classification des postes de travail suivant le canevas établi par le bureau d'études Indéfoc et l'instauration d'une grille de salaires avec une configuration plus avantageuse. «On ne possède aucune information», soulignent plusieurs d'entre eux. Par conséquent, ils se disent sceptiques allant jusqu'à mettre en doute les déclarations de leurs représentants syndicaux. «Les travailleurs se trouvent livrés à eux-mêmes, sans que des explication ou des clarifications portant sur les fameux accords salariaux conclus entre la direction et le syndicat UGTA ne leur soient données», est-il soutenu. Se disant désorientés, de nombreux cheminots ont ainsi exprimé leur désarroi devant le flou de la situation. «Nous n'avons rien compris à cette prétendue augmentation et aucun responsable, ni du syndicat ni de la direction, n'a voulu nous éclairer», ont-ils déclaré. Ils affirment s'être adressés dernièrement aux services de la direction des Ressources humaines et se sont entendu répondre par les responsables chargés de la paie qu'ils n'ont reçu aucune nouvelle instruction de la tutelle, pour la mise en application de l'augmentation qui devrait, en principe, être applicable au mois de septembre prochain, et ce suivant les termes des accords signés entre les partenaires sociaux. Cela n'a fait qu'augmenter les soupçons des travailleurs qui pointent des doigts leurs représentants syndicaux. «Je les soupçonne même de n'avoir pas assimilé le dispositif technique des accords qu'ils ont signés avec la direction de l'entreprise, affirme avec dépit un cheminot, sinon comment expliquer leur silence depuis le 15 juillet dernier. Logiquement, ils auraient dû organiser des assemblées générales pour expliquer dans les détails les accords qu'ils ont signés avec les dirigeants de l'entreprise», soutient un cheminot.

 Interrogé, M. Benzitouni Fayçal, membre de la Fédération nationale des cheminots (FNAC), estime qu'il «n'est pas du tout nécessaire que tout le monde comprenne dans le détail le dispositif technique des accords. Et puis, explique-t-il, dans la situation que vit présentement l'entreprise, ainsi que pour des raisons de commodité, il serait fastidieux d'organiser des assemblées générales d'explication». Il ajoutera «que les acquis que les cheminots ont arrachés de haute lutte constituent une avancée certaine dans l'amélioration de leur situation générale. Les travailleurs, qui nous ont élus, doivent nous faire confiance et cesser de se focaliser uniquement sur les avantages pécuniaires qu'apporte la nouvelle grille des salaires car le dispositif issu des accords signés comporte des éléments plus avantageux sur l'évolution de la carrière de chaque travailleur», a conclu ce représentant syndical.