Le tribunal de Sidi M'Hamed, à Alger, saisi par la direction de la SNTF,
a ordonné hier, l'arrêt du mouvement de grève et la reprise immédiate du
travail, indique un communiqué de la société nationale des transports
ferroviaires, transmis hier à notre rédaction. Dans le même document, il est
indiqué que «consciente de sa mission de service public, la SNTF s'attèle à
faire assurer un service minimum pour le transport de voyageurs et de produits
stratégiques». Et de conclure que «la concertation avec le partenaire social
est toujours en cours en vue d'une reprise totale du travail».
Les cheminots grévistes au dépôt
d'Alger que nous avions rencontrés, dans la matinée, avant que le tribunal ne
se prononce après le dépôt de plainte du DG de la SNTF disaient attendre des
réponses «apaisantes» à leur principale revendication qui consiste à
l'amélioration de leur salaire. Selon nos interlocuteurs quelle que soit la
décision prise par le parquet, ils se disent déterminés à défendre leur cause.
«Nous luttons pour la dignité des cheminots» ont-ils déclaré en réaffirmant que
la revendication salariale est légitime. Nous avons tout simplement des
salaires de misère» ont–ils souligné.
Une fiche de paye à la main, un
cheminot avec 26 ans d'expérience, déclare qu'il perçoit un salaire de base qui
ne dépasse pas les 13 000 DA. Idem pour un cheminot qui a un an d'expérience,
et qui perçoit lui aussi un salaire de base de 13000 DA. Cet état de fait, nous
expliquent, les grévistes est en contradiction avec l'article 52 de la
convention collective signée en 2006, entre le partenaire social et
l'administration, stipulant «qu'aucun salaire de base d'un cheminot ne doit
être inférieur au SNMG».
Le secrétaire national chargé de
la communication au sein de la fédération des cheminots, M. Benchikhi a affirmé
qu'aucune proposition n'a été faite par la tutelle au cours de ce dialogue.
Mais, il a insisté pour dire «qu'on est toujours ouvert au dialogue».
«Aujourd'hui, 4ème jour de grève,
nous avons reçu un huissier de justice venu nous remettre des mises en demeure
pour reprendre le travail. Il a déclaré que cette grève est illégale. Mais nous
avons refusé de prendre les mises en demeure», nous a déclaré hier un groupe de
travailleurs au niveau de la gare SNTF de Constantine «en fustigeant cette
attitude de l'administration et assurant que la menace ne fera pas fléchir leur
mouvement». Ce dernier, loin de s'essouffler et qui a bouclé hier sa quatrième
journée, s'étend et prend de l'ampleur. Selon les mêmes sources, 8O % environ
des 24O employés administratifs de la direction régionale ferroviaire a rejoint
le mouvement de grève. «Au lieu d'engager un dialogue constructif,
l'administration cherche à nous intimider par voie de justice» se sont indignés
les travailleurs qui viennent de recevoir le soutien du personnel féminin de
l'administration dont un groupe important est venu les soutenir. Les grévistes
ont rappelé enfin que, dès le premier jour du débrayage, ils ont délégué trois
représentants au sein de la cellule de crise créée à Alger pour suivre
l'évolution de la situation et prendre des décisions en les tenant constamment
informés.
A noter, d'autre part, que, selon
des informations recueillies auprès de travailleurs, des questions ont été
posées sur d'éventuels risques de ruptures de stocks de carburant (essence et
mazout) dans certaines régions limitrophes qui sont desservies par les chemins
de fer à partir des centres distributeurs de Skikda et de Bounouara à Constantine.
Dans la région ouest, les
cheminots en grève ont refusé hier les mise en demeure qui leur ont été remises
par leurs chefs de service respectifs pour les sommer de reprendre le travail.
C'est ce que nous apprenons
auprès de responsables syndicaux de cette entreprise qui précisent que tout le
personnel a rejoint la grève pour signifier sa détermination à faire aboutir
leurs revendications salariales ainsi que l'amélioration des conditions de
travail. Concernant l'activité ferroviaire, les mêmes sources relèvent que pour
toute la journée d'hier, un seul train à destination de Chlef a pu prendre le
départ, avec cependant du retard. S'agissant des voyageurs, la gare d'Oran
était hier déserte après que l'opinion publique a été informée largement. En
revanche et comme cela a été précisé hier, les voyageurs devant faire le
déplacement n'avaient pour alternative que les autocars ou les taxis.
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Posté Le : 13/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com