Algérie

SNTE. Le sit-in empêché



Une centaine de policiers ont été déployés dès les premières minutes de la rencontre des coordinateurs de wilaya, qui tentaient de maintenir le mot d'ordre pour exprimer les revendications socioprofessionnelles des corps communs de l'éducation. Des bus ont été mobilisés et les protestataires ont été sommés par les policiers d'y monter ; puis ces véhicules se sont acheminés vers la gare routière du Caroubier. Les syndicalistes ont été priés de repartir chez eux. Des protestataires ont été embarqués et emmenés au poste de police, puis relâchés durant la même journée. «On dirait que nous sommes à  Misrata ou à  Benghazi», lâche M. Aït Hamouda, membre du bureau national du SNTE. Le syndicat s'est indigné contre «le traitement infligé» aux militants venus de différentes wilayas pour tenir une action de protestation, en complément de la grève qu'observe le syndicat depuis plus d'une semaine. «C'est un traitement indigne d'un àªtre humain. C'est humiliant pour nos sympathisants d'être intimidés ainsi. Comment peut-on accepter que des travailleurs de l'enseignement soient traités comme des malfrats ' Nos coordinateurs ont été forcés à  quitter la capitale comme des citoyens de seconde zone.» Devant la réaction «peu civilisée» des autorités, le SNTE a tenu une réunion pour dégager un plan d'action ; la grève sera maintenue comme première réaction à  la répression prônée par les pouvoirs publics. Une grève d'une semaine reconductible a été donc votée à  l'unanimité par les représentants des travailleurs concernés, annonce-t-on au niveau du syndicat, qui préfère consulter sa base pour d'éventuelles autres démarches. «Une chose est sûre, nous ne nous tairons pas devant ce genre de pratiques», déclarent les représentants du SNTE, encore sous l'effet de la colère. Les corps communs comptent quelque 140 000 travailleurs. Ce sont les catégories de fonctionnaires employés dans le secteur de l'éducation aux côtés des enseignants et des adjoints de l'éducation. Ces travailleurs réclament leur intégration dans la corporation de l'éducation «du fait que nous sommes en contact direct avec les élèves». Ballottés entre les secteurs, ces fonctionnaires, relevant de la Fonction publique, revendiquent un statut «digne» et des avantages sociaux, comme tous les travailleurs de la Fonction publique. «Après plus de 20 ans d'expérience, mon salaire ne dépasse pas les 17 000 DA», confie un travailleur de l'administration d'un établissement scolaire. 
 


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