Algérie

Snowden veut l'asile en Russie : Obama a appelé Poutine



Le président américain Barack Obama a appelé, avant-hier, son homologue russe Vladimir Poutine, peu après une mise en garde de la Maison- Blanche qui a invité Moscou à ne pas offrir une tribune de propagande à l'ex-consultant du renseignement Edward Snowden en l'autorisant à rester sur son territoire.Cet appel téléphonique était prévu depuis plusieurs jours. Aucune précision n'a été donnée sur le contenu de la conversation entre les deux hommes mais la Maison Blanche avait auparavant indiqué que l'affaire Snowden serait l'un des sujets abordés, parmi d'autres. M. Obama doit se rendre en Russie en septembre. Peu avant l'appel téléphonique, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney avait adressé une mise en garde à Moscou. Fournir une plateforme de propagande à M. Snowden irait à l'encontre des déclarations précédentes du gouvernement russe sur la neutralité de la Russie, a-t-il expliqué lors d'un point de presse. Moscou a récemment indiqué qu'il ne souhaitait pas que l'affaire Snowden entame les relations bilatérales avec Washington. Ce serait aussi incompatible avec les garanties russes selon lesquelles (Moscou) ne veut pas que M. Snowden nuise davantage aux intérêts américains, a insisté le porte-parole, renouvelant l'appel des Etats-Unis à la Russie d'expulser l'informaticien de 30 ans afin qu'il puisse être ramené sur le sol américain et être jugé pour avoir révélé des secrets relevant de la sécurité nationale. L'ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden a déclaré n'éprouver "aucun regret" concernant ses révélations. Il a également dit qu'il voulait obtenir l'asile politique en Russie, afin de pouvoir se rendre "légalement" en Amérique latine. "Je soumettrai ma demande dans la journée et j'espère qu'elle sera acceptée favorablement", a dit l'informaticien américain, à l'origine de révélations sur l'étendue du programme de surveillance exercé par les Etats-Unis à travers le monde, selon le site internet WikiLeaks.
Le Kremlin n'a pas confirmé avoir reçu une demande formelle d'asile. Mais la présidence russe a répété qu'Edward Snowden devrait s'abstenir de critiques contre Washington s'il souhaitait rester en Russie. Des organisations de défense des droits de l'homme ont rencontré l'informaticien à Moscou. D'après un député proche du pouvoir qui participait à cette réunion fermée aux médias, Viatcheslav Nikonov, Edward Snowden a bien entendu le message. "Il a dit que ce serait facile pour lui de remplir cette condition", a-t-il dit.
"A ma connaissance, il se considère lui-même comme un défenseur des droits de l'homme et des idéaux démocratiques", a relevé le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.

Etape avant l'Amérique latine
Les défenseurs des droits de l'homme qui l'ont vu à l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, où il est bloqué depuis le 23 juin dans la zone de transit, ont toutefois précisé qu'Edward Snowden souhaitait bien se rendre à terme en Amérique latine.
Si le président Vladimir Poutine a demandé à l'ancien consultant de quitter la Russie le plus rapidement possible, il est difficile pour l'informaticien, pour des raisons de procédure, de rejoindre l'un des pays, Bolivie, Nicaragua, Venezuela, qui lui ont proposé l'asile politique. Dans une lettre adressée à Human Rights Watch (HRW), l'une des ONG conviées, Edward Snowden affirme que les Etats-Unis, qui ont révoqué son passeport, mènent campagne pour l'empêcher d'obtenir l'asile politique où que ce soit. Edward Snowden fait notamment allusion à une escale forcée à Vienne de l'avion du président bolivien, Evo Morales. L'appareil a dû se poser dans la capitale autrichienne lorsque la France et le Portugal lui ont interdit d'emprunter leur espace aérien après des rumeurs selon lesquelles l'informaticien se trouvait à bord. Cette mesure récente a constitué "une menace envers la dignité de l'Amérique latine ou ma propre sécurité, mais aussi pour le droit de chacun à échapper à toute persécution", estime Edward Snowden dans son courrier à HRW, publié par l'ONG.


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