Smart lance la deuxième génération de sa Fortwo électrique. Peaufinée par rapport à sa devancière, elle compense sa faible autonomie par un tarif raisonnable. Smart est un cas unique sur le marché. Par la petitesse de ses voitures, avec la Fortwo en vedette, certes. Mais aussi et surtout parce qu'il est le premier constructeur du marché à commercialiser la deuxième génération de sa voiture électrique.La nouvelle Smart Fortwo ED (pour Electric Drive) est ainsi entièrement peaufinée et renouvelée. Ce, alors même que les autres vedettes du marché que sont les Renault Zoé et Nissan Leaf doivent se contenter d'améliorations sur leur batterie ou leur moteur. Avec ce saut générationnel, on aurait pu s'attendre à ce que la Smart Fortwo ED gagne en autonomie. Ce n'est pas le cas ! En effet, la capacité de sa batterie demeure identique, de 17,6 kWh. Et l'autonomie sur le cycle NEDC stagne, avec une valeur annoncée de 160 km. Plutôt que d'augmenter le rayon d'action, jugé suffisant pour la vocation intra-urbaine de sa Fortwo, Smart a préféré diminuer le tarif et améliorer la compacité de ses accumulateurs. Si les quatre-vingt-seize cellules poches font toujours appel à une chimie lithium-nickel-cobalt, l'électrolyte est nouveau. Comme sur la génération précédente, la fabrication de cet élément est due à Deutsche ACCUmotive, une filiale de Daimler et Evonik. La Smart Fortwo électrique partage son moteur avec la Renault ZoéSi la Smart Fortwo électrique fait toujours appel à une batterie allemande, il n'en est pas de même en ce qui concerne le moteur. En effet, comme la version thermique, elle profite du partenariat technique avec l'Alliance Renault-Nissan. Elle reprend donc à son compte le moteur de la Renault Zoé, apparu il y a deux ans sa la citadine française. D'ailleurs, le Losange apparaît sur le carter. Dénommé R240, ce propulseur est fabriqué dans l'usine Renault de Cléon... Et l'auto est assemblée à Hambach, en Moselle. Vive le made in France ! Une des particularités de ce moteur synchrone concerne son bobinage à section carré, qui permet un meilleur remplissage, censé améliorer le rendement. Il développe une puissance de 81 ch et un couple de 160 Nm.Du fait de cet élément commun, la Smart Fortwo ED partage la même contrainte que la française, à savoir une puissance de charge limitée, dans un premier temps à 9 kW. Cela permet de faire le plein d'électrons en trois heures et demie à l'aide d'une prise murale adaptée. Pour le recharge accélérée, il faudra attendre l'automne et l'option charge rapide à 22 kW (comme sur la Zoé). De quoi recouvrer 80 % de la batterie en 45 minutes. La Smart Fortwo ED n'ira pas au-delà, le service marketing du constructeur jugeant ces temps suffisants pour l'usage qui sera fait de ce modèle. Peu probable en effet que de longs trajets autoroutiers nécessitant un recours aux bornes de charge rapide soient envisagés. Une consommation élevéeMalgré sa petitesse, sa batterie et son moteur dernier cri, la Smart Fortwo électrique souffre d'une consommation élevée. A l'issue de notre parcours mêlant voie rapide urbaine et ville, nous avons relevé en effet une moyenne de 17,2 kWh/100 km. A peine de quoi parcourir 100 km une fois la batterie chargée à bloc. Voilà qui s'avère décevant, alors qu'une Renault Zoé ou une Volkswagen e-Golf tourne plutôt aux environs de 14 kWh/100 km. Dommage, alors que le poids reste relativement contenu, à 1.085 kg, malgré une batterie qui alourdit l'auto de 160 kg.Si l'autonomie n'est donc guère impressionnante, l'agrément est au rendez-vous. Assez vive au démarrage, la Fortwo électrique est un véritable jouet en centre-ville. La réponse linéaire de la pédale de droite permet de doser parfaitement l'accélération. Comme un bonheur n'arrive jamais seul, le freinage se révèle parfaitement dosé, ce qui n'est pas le cas sur toutes les voitures électriques. Comme la version standard, la Smart Fortwo ED jouit en centre-ville d'une maniabilité étonnante. Avec un diamètre de braquage de seulement 8,65 m, elle tourne pour ainsi dire sur place. Dommage, ce tableau presque idyllique est un peu terni par une position de conduite perfectible, avec un volant trop éloigné. Une Fortwo électrique rivée au solHors des cités, la Smart Fortwo ED se débrouille paradoxalement mieux que la version thermique, pourtant capable de s'évader plus loin du fait de son autonomie virtuellement illimitée ! En effet, la batterie située sous le plancher permet d'abaisser le centre de gravité. Résultat : cette citadine électrique est bien moins sensible au sous-virage que sa s?ur animée par un trois-cylindres essence. Equilibrée et stable malgré un empattement court, elle est de plus surveillée par un ESP chatouilleux, qui mise sur la sécurité. Impossible de faire patiner le train arrière à l'accélération. L'auto est indéboulonnable, sécurisante et efficace, à défaut de se révéler vraiment ludique. La direction dotée d'une crémaillère à pas variable offre toujours un ressenti qui réclame une certaine habitude. Hors des cités, la vivacité est toujours de mise (0 à 100 km/h en 11,5 secondes), même si les reprises au-delà de 80 km/h demandent un peu de patience. Rien de dramatique, étant donné la vocation urbaine de l'auto.Différente de la version essence en ce qui concerne les sensations de conduite, la Smart Fortwo se révèle très proche de sa s?ur sur tous les autres points. En ce qui concerne le design, rien ne la différencie, hormis quelques logos. En option toutefois, le Pack Design electric drive permet de se faire remarquer un peu plus : la cellule de sécurité peinte en vert métallisé est un choix exclusif sur ce modèle. A l'intérieur, les lignes d'équipement sont identiques à celles de la Fortwo, standard, depuis la Pure d'entrée de gamme jusqu'à la Brabus Tailor Made, fabriquée à la main et à la carte. Le mobilier est donc avenant et la finition des plus correctes pour le segment.Assez bien adaptée à son usage, la Smart Fortwo ED se révèle de plus assez intéressante financièrement. Son tarif débute en effet à 22.950 ? batterie comprise, auxquels il faut retrancher un bonus écologique de 6.000 ?. Voilà qui réduit singulièrement l'écart avec la moins chère des Smart automatiques, à l'équipement équivalent, la Fortwo pure 71 ch twinmatic, vendue 12.050 ?. Si la grille tarifaire n'est pas encore complètement arrêtée, rentabiliser la version électrique est loin d'être impossible. Et la concurrence semble impuissante, car absente. Seule la Tazzari Zero Space, une citadine biplace promise pour le milieu de l'année, ose se frotter à la petite allemande. Mais son tarif de base est de 26.160 ?, et son réseau et son image inexistants.
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Posté Le : 26/02/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com