Algérie

Slimane Chenine lâché par les siens


Slimane Chenine, le nouveau président de l'Assemblée populaire nationale, commence déjà à essuyer des revers. Hier, lors de la séance d'ouverture de la nouvelle session de l'APN, il s'est retrouvé face à une salle clairsemée où seulement quelques députés de la majorité ont tenu à être présents. Comble de l'affront subi par le président de l'APN, celui-ci n'a même pas pu rassembler les députés de son propre parti ou du groupe parlementaire auquel il appartient, en l'occurrence l'alliance islamiste qui regroupe les trois formations, à savoir El-Adala, Ennahda et El-Bina, qui ont décidé, tout bonnement, de bouder la séance. Désigné à la tête de l'Assemblée nationale en remplacement de Mouad Bouchareb en juillet, grâce aux voix des élus FLN, RND, TAJ et MPA, Slimane Chenine doit, tout compte fait, son ascension inattendue à une incongruité et à une démesure.Présenté alors comme le premier élu de l'opposition à prendre le perchoir de l'Assemblée, donc, le poste du 3e personnage de l'Etat, Slimane Chenine, perd même le soutien de ses pairs dans l'alliance islamiste. Preuve en est la désolidarisation du groupe parlementaire de cette alliance avec le président de l'APN.
Les élus de l'alliance ont décidé de bouder la séance d'ouverture de la session parlementaire. Présents, certes, hier, à l'Assemblée, seulement 4 élus de cette alliance ont observé une brève halte dans le hall de l'hémicycle pour rendre publique leur décision de boycotter la plénière, dont le président est issu de leur rang.
Dans le communiqué qu'ils ont rendu public, même s'ils ont pris le soin d'épargner Slimane Chenine de leur diatribe, en se concentrant sur les ministres, il est mentionné que la décision de boycotter la séance d'ouverture des travaux de la Chambre basse du Parlement a été prise lors d'une réunion qui a regroupé tous les élus de l'alliance. À l'issue de cette réunion, précise le communiqué, il est décidé de bouder la séance pour cause "de présence des membres d'un gouvernement rejeté par la rue", car le gouvernement Bedoui "est partie prenante de la mauvaise gouvernance". Les élus de l'alliance ont appelé, à l'occasion, les députés à "boycotter le séance pour pousser le gouvernement à se retirer". Loin s'en faut, c'est la décision de boycotter la séance, qui paraît comme un lâchage du président de l'APN, qui vient juste de présider sa première séance plénière, après celle qui l'a porté au perchoir. Il faut rappeler aussi que le groupe parlementaire de l'alliance islamiste a, dans un passé récent, été sous la direction de ce même Slimane Chenine, qui se retrouve, désormais, abandonné par sa famille politique. Ce premier revers essuyé par le président de l'APN ne sera pas le seul, vu la situation du pays. La remise sur scène de l'Assemblée nationale dominée par une majorité composée du FLN, du RND, de TAJ et du MPA ne sera pas de tout repos pour lui. Tout projet de loi qu'entérinera cette Assemblée sera, de fait, rejeté par une rue qui réclame, entre autres, la dissolution de cette institution. Quelle légitimité donner aux décisions que prendront "les élus du peuple" à la Chambre basse du Parlement, lorsque le même peuple, qu'ils prétendent représenter, occupe la rue depuis plusieurs mois '

Mohamed Mouloudj
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