Slimane Benaissa publie deux ouvrages: Histoire d’une vie vouée au théâtre

Slimane Benaissa publie deux ouvrages: Histoire d’une vie vouée au théâtre
Dramaturge, comédien, metteur en scène et écrivain, Slimane Benaissa a signé lors du dernier salon international du livre au stand Dalimen , son éditeur, ses deux derniers ouvrages.
L’un , en arabe, porte le titre de « Textes théâtraux ». Dans ce livre, Benaissa propose aux lecteurs six œuvres principales de son répertoire de dramaturge. Il s’agit de « Boualam Zid el goudam », « Youm el djemaa kherdjou ryam », « El Mahgour », « Babor ghreq », « Rak khouya… ouana chkoun » et « El moudja wellat ».
C’est une anthologie des œuvres qu’il a créées en Algérie et qu’il publie en arabe dialectal. « C’est le premier ouvrage théâtral algérien », avance l’auteur qui a exercé notamment au théâtre régional d’Annaba.
L’autre , « Le sein de ma mère », est le premier d’une série d’ouvrages biographiques qui comportera quatre tomes. « Je ne la veux pas comme autobiographie, mais comme témoignage sur une époque », confie Benaissa . Dans ce premier volume, l’auteur raconte son enfance, de 1943, année de sa naissance à Guelma où il a grandi en plein guerre de libération nationale, jusqu’à l’indépendance.
Il y narre ses années de scolarité à Annaba et livre aussi ses souvenirs des derniers jours de la colonisation française sur fond d’imminence de l’indépendance et évoque les horreurs de l’OAS et les derniers actes criminels d’un colonialisme qui vivait ces dernières heures.
Le prochain tome, affirme Benaissa, sera consacré à sa passion de toujours, le 4e art. Il y révélera tout ce qu’il faut savoir sur lui en tant qu’homme de théâtre. Il s’agira de ses débuts, des œuvres majeurs qui ont fait sa renommée et de toutes les difficultés que rencontrent les artistes algériens dans l’exercice de leur métier. Il faudra, toutefois , attendre 2024 pour pouvoir découvrir ce second volume de la quadrilogie, « qui sera publiée , à raison d’un livre par an », affirme Benaissa.
Né en 1943 à Guelma, Benaissa fait ses premiers pas dans le théâtre amateur, avec la troupe Théâtre et culture. Il adapte en 1969, « La Poudre d’intelligence » de Kateb Yacine en arabe populaire.
C’est 1974 avec « Boualem, zid el goudam », qu’il sera révélé au grand public et se fera connaitre surtout pour son travail sur la langue dialectale. Mais c’est la pièce « Babor ghreq », crée en 1982, qui scellera sa notoriété en tant que dramaturge et comédien auprès de Sid Ahmed Agoumi et Omar Guendouz avec qui il partage la scène durant plusieurs représentations.
Au début des années 1990, il écrit « Rak khouya… wana chkoun » dans laquelle il dénonce la montée de l’intégrisme islamiste, à travers les personnages de deux sœurs qui subissent le diktat de leur frère. Il fera en 1991, une adaptation française, de la pièce, intitulée « Au-delà du voile ».
C’est durant cette période que Benaissa s’établira en France, où il écrira et mettra en scène plusieurs œuvres comme « Les fils de l’amertume », « Prophètes sans Dieu », ou « Mémoires de la dérive ».
Il signe également plusieurs romans tels que « Les Fils de l’amertume », en 1999, « Le Silence de la falaise » 2001, « La Dernière nuit d’un condamné » en 2003 et « Les colères du silence » en 2005. Actuellement Benaissa déclare avoir écrit trois autres nouvelles pièces, prêtes à être produites. « Mais je cherche un lieu et une sérénité pour travailler », ajoute t-il.
« Le manque de moyens financiers est également l’un des facteurs qui retardent la production de mes œuvres », relève t-il , en conclusion.
Hakim Metref "Horizons"