Des experts espagnols ont été appelés à la rescousse pour sauver ce qui reste d’un parc immobilier dont la moitié menace ruine.
La problématique du vieux bâti dans la ville de Skikda est de nouveau à l’ordre du jour. Une rencontre ayant regroupé l’exécutif de la wilaya et un panel d’experts nationaux et étrangers a été tenue dimanche afin de s’imprégner déjà des résultats de l’étude socioéconomique réalisée dans le cadre d’une autre relative à l’état des lieux du tissu urbain de la ville de Skikda, qui concerne pas moins de 2.000 constructions anciennes. Un sujet qui n’a cessé, des décennies durant, de revenir sur le devant de la scène, sans pour autant aboutir à une décision salutaire, alors que les immeubles menaçant ruine représentent tout de même 50% du parc immobilier.
Lors de cette rencontre, des experts espagnols ont présenté des exemples de restauration et de réhabilitation qui peuvent, selon leurs dires, êtres projetés sur la situation du vieux bâti local tout en respectant, bien sûr, ses spécificités physiques et spatiales.
Citant l’exemple de «la régénération urbaine de ville de Barcelone», ces experts ont tenu à recommander l’établissement préalable d’un diagnostic global qui inclut aussi bien l’état physique des lieux que les caractéristiques sociales et économiques de tout espace à réhabiliter.
L’administration locale, représentée par le directeur général de l’OPGI et du directeur du logement et des équipements publics (DLEP), a pour sa part exposé les démarches enclenchées pour restaurer quelques immeubles menaçant ruine, tout en relevant que cette approche a été essentiellement consolidée par l’expérience que vit la ville d’Oran.
Cette dernière est en phase, actuellement, de vivre de grands chantiers de réhabilitation des vieilles bâtisses avec le concours direct des entreprises spécialisées venues d’Espagne, d’Italie et de France.
Cette expérience, vu ses spécificités culturelles qui s’assimilent parfaitement au cadre local, devrait, selon les intervenants, être prise en considération pour une éventuelle adaptation.
Plus de près de Skikda, l’exemple constantinois a aussi fait l’objet d’une communication présentée par un bureau d’étude espagnol qui a surtout mis en évidence l’importance du diagnostic technique dans toute entreprise de réhabilitation.
Cette rencontre devrait normalement aboutir à une phase finale afin de permettre d’enclencher les travaux de réhabilitation et de restauration avant qu’il ne soit trop tard.
Skikda, tout comme ses habitants, a trop attendu alors que son tissu urbain ne fait que s’effriter.
Un tissu bancal où il ne persiste aujourd’hui que quelques 54 immeubles, jugés en bon état, sur un ensemble de 460 (plus de 2.800 appartements) constituant le centre-ville.
Aujourd’hui, la moitié de la population habite dans des logements qui datent dans leur majorité des années 1840. Incroyable mais vrai! Mais, c’est pour la simple raison que les habitants de la ville restent d’éternels oubliés dans les attributions de logements.
A Houmet Ettalyane ( Quartier napolitain), ou plutôt ce qui en reste, il demeure encore 153 bâtisses quasiment en ruine qui abritent plus de 760 familles, c’est-à-dire une population de 4.000 habitants qui continuent, à ce jour, à partager des toilettes collectives et à vivre dans la peur des effondrements.
Il reste juste à espérer que la relance de l’étude et l’avancement de ses phases puissent enfin permettre à l’antique Russicade de préserver son cachet urbain et ses repères architecturaux.
Ce ne serait là qu’une juste reconnaissance à l’une des plus belles villes côtières du pays.
Khider Ouahab
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Posté Le : 03/02/2012
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Khider Ouahab
Source : El Watan.com du mardi 31 janvier 2012