Après des décennies de laisser-aller, les autorités semblent enfin décidées à lancer l’opération de réhabilitation tant revendiquée par les familles, notamment celles dont les habitations sont menacées d’effondrement.
Relancée dernièrement, l’opération de réhabilitation du vieux bâti de la ville de Skikda est passée, depuis, à la vitesse supérieure.
Un séminaire programmé à cet effet, devrait se tenir, selon des sources sûres, dans quelques semaines pour permettre d’enclencher de manière effective et pratique les prémices des travaux de réhabilitation.
Le séminaire sera rehaussé, apprend-t-on, par la présence d’experts étrangers.
«Trois bureaux d’études de renommée mondiale ont été conviés à prendre part à cette rencontre pour nous faire part de leur expérience ; en plus, les organisateurs ont fait appel à toutes les compétences techniques locales.La société civile aura également son mot à dire puisque toutes les associations des quartiers concernés par cette opération, et celles s’occupant du patrimoine, de l’environnement et du cadre urbain seront toutes conviées, sans exclusive, à assister et donner leur point de vue pour consolider l’approche globale et finale de l’opération de réhabilitation», rapportent nos sources.
Cette rencontre sera sanctionnée par une plénière qui, débat aidant, aura à accorder «les violons» de tous les participants quant à la meilleure manière de sauver le régime foncier de la cité, qui, ceci dit en passant, se trouve aujourd’hui dans une situation des plus catastrophiques.
«Ceci est vrai», reconnaissent nos sources en précisant que «sur les 260 immeubles étatiques et les quelque 307 immeubles privés, recensés au niveau de la vieille ville, le taux global des bâtisses nécessitant une intervention urgente est de l’ordre de plus 70 % de l’ensemble».
Autant dire toute une ville à reprendre.
Une très récente expertise relative au plan de classement du niveau de dégradation des constructions réalisée par l’organisme national de contrôle technique de la construction de l’Est (CTC-Est), a déjà fait ressortir, rien que pour l’avenue Didouche Mourad ( les Arcades), pas mal de données.
Il en résulte, selon cette étude, que sur l’ensemble des immeubles longeant cette artère, seuls 4 sont jugés en bon état.
On y relève aussi que 24 autres immeubles sont jugés «fortement dégradés», 47 moyennement dégradés, 21 faiblement dégradés alors que 5 sont classés dans la case des constructions menaçant ruine.
«Ces données sont à prendre très au sérieux car si on ne fait rien, dans quelques années seulement, tous les immeubles moyennement ou faiblement dégradés, qui sont les plus nombreux, ne feront que s’altérer et Skikda risquera alors de s’effriter totalement et perdre son type architectural qui représente l’une de ses caractéristiques», ajoutent nos sources.
Mais cette nouvelle approche ne risque-t-elle pas de finir dans les tiroirs?
D’autant plus que la ville a abrité, il y a quelques années seulement, un colloque international pour débattre du même sujet sans pour autant parvenir à mettre les "recommandations" en pratique.
«Le colloque en question a été organisé par l’université de Skikda qui voulait juste inciter une réflexion. Là, dans le cas actuel, le séminaire qui sera organisé sous peu sera chapeauté par le ministre de l’Habitat. Il aura pour mission de décider des solutions à prendre et surtout d’enclencher le processus pratique pour engager les chantiers de réhabilitation», rassurent nos interlocuteurs.
Photo: Plus de 70 % des immeubles de la vieille ville nécessitent une intervention urgente.
Khider Ouahab
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Posté Le : 09/04/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © D. R. ; texte: Khider Ouahab
Source : El Watan.com du lundi 7 avril 2014