Algérie

Skikda : Polémique autour d'un kiosque



Après avoir délivré au propriétaire d'un kiosque, en date du 31.03.2008, une autorisation d'effectuer des travaux d'extension, l'APC de Skikda se ravise en dernière minute et met en demeure l'intéressé, au début du mois en cours, de revenir à l'état initial. Un réveil tardif puisque les travaux d'extension étaient déjà achevés et durant les six mois qu'ils ont duré n'ont suscité aucune réserve des services de l'APC malgré les visites de chantier, selon les dires du propriétaire. L'APC ira jusqu'à prononcer l'annulation de l'autorisation accordée et menacera le propriétaire de recourir à la démolition pure et simple. Ne comprenant pas ce qui lui arrive, la famille du propriétaire engage alors un chassé-croisé pour tenter d'éviter les foudres de l'APC mais en vain. Cette dernière dépêchera, au début de la semaine écoulée, une équipe et des engins pour entreprendre la démolition.

Acculée, la famille jugeant qu'elle faisait l'objet d'un déni de droit, intente une action en justice et s'oppose à la démolition. Trois frères et leurs cousins seront interpellés et présentés devant le parquet mais cela ne dissuadera pas d'autres membres de la famille de camper sur leur position. Ils ne comprenaient pas pourquoi l'APC ne voulait pas surseoir à sa décision et attendre que la justice se prononce sur l'affaire. C'est pour cette raison que deux frères excédés ramènent femmes et enfants et les enferment à l'intérieur du kiosque puis montent sur le toit avec deux bonbonnes de gaz butane menaçant de tout faire sauter à la moindre tentative. La crise ne prendra fin, heureusement sans dégât, qu'après la levée du siège des lieux et au retrait des engins mais l'affaire n'est pas pour autant terminée.

En effet, l'APC semble décidée à faire exécuter sa décision de démolition car les travaux ne sont pas conformes au permis de construire, nous a affirmé un vice-président et cela risque de susciter des comportements similaires ailleurs. «De plus l'APC n'est habilitée ni à céder, ni à vendre des terrains et l'intéressé savait pertinemment qu'il lui fallait un permis de construire qui suppose l'existence d'un acte de propriété sur le terrain ayant fait l'objet de l'extension du kiosque», a-t-il soutenu, affirmant en outre «si l'intéressé juge qu'il a été lésé, il n'a qu'à s'en remettre à la justice et faire valoir ses droits mais il n'a pas à s'opposer à la force publique!».

Pourtant les membres de la famille soutiendront qu'ils ont été victimes d'un règlement de compte, sans plus, car il semble que l'affaire est née à la suite du retrait de délégation de signature à un vice-président, intervenue au début du mois de septembre 2008, celui-là même qui a établi l'autorisation. De plus ils s'étonnent de la précipitation de la municipalité, la qualifiant d'acharnement dans le même moment où d'autres kiosques ne disposant pourtant d'aucun document, ne sont même pas inquiétés. En tous cas, il semble que le problème du kiosque a été très mal géré depuis le début et l'APC aurait pu faire l'économie d'un contentieux qui entache ainsi sa crédibilité aux yeux de la population qui a largement commenté l'affaire, à moins d'une année de son installation aux commandes de la municipalité.

En effet, quel que soit le prétexte invoqué, l'établissement hâtif d'une autorisation et son annulation dans les mêmes conditions ont été à l'origine d'un grave malaise au sein d'une famille sans histoire, d'un père moudjahid de surcroît, dont les membres ont été transformés en délinquants malgré eux, pour s'être opposés à l'exécution, par la force publique, d'un arrêté communal de démolition.




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