Algérie

Skikda : Les attentes des citoyens



A l'instar d'autres régions du pays, Skikda a été au rendez-vous du 9 avril 2009 et le beau temps qui a caractérisé cette journée a influé favorablement sur le cours des événements. Au niveau du chef-lieu de wilaya où l'on a noté un afflux timide dans la matinée, la tendance s'est accélérée vers la mi-journée pour atteindre son apogée dans l'après-midi, particulièrement avec le déplacement des femmes vers les bureaux de vote. Globalement, le scrutin s'est déroulé dans de bonnes conditions avec un déploiement de moyens humains et matériels conséquents. S'agissant des statistiques, le taux de participation a atteint 73,73% représentant 392.076 votants sur 531.748 inscrits. Une prolongation d'une heure a été accordée aux «retardataires» des daïras de Skikda, Collo, Tamalous, El-Harrouch et Azzaba. Au total, la wilaya a mis en place pour l'opération 1.341 bureaux de vote et 310 centres et 10.937 encadreurs. Skikda a vécu une ambiance de fête la nuit du scrutin bien avant l'annonce officielle des résultats et personne ne semblait douter de l'issue finale qui consacre le candidat Bouteflika comme président pour un troisième mandat. Hier, vendredi, tout le monde était à l'affût des résultats attendant leur annonce par le ministre de l'Intérieur.

Nous avons recueilli quelques avis de citoyens. M.Samir, cadre fonctionnaire, pense que durant ce mandat «il faudrait tout mettre en oeuvre pour extirper le pays de la dépendance de la rente pétrolière, encourager les investissements productifs, relancer l'agriculture et s'occuper de la jeunesse en améliorant le niveau de l'enseignement et lui procurer des activités culturelles, sportives et de loisirs». Et d'ajouter : «Il faut également mettre en place un nouveau découpage administratif pour permettre une meilleure prise en charge des problèmes des régions, enfin il faut consolider l'indépendance de la justice et dispenser aux magistrats et auxiliaires de justice une formation de qualité qui permettra au secteur de se mettre au diapason des pays développés.» Pour Mme Habiba M., enseignante, «le président doit absolument revoir la copie concernant le personnel en charge de la gestion des APC et des APW. Le niveau catastrophique de certains a empêché le développement local et les sommes colossales sont gérées comme dans une épicerie et sur le terrain les problèmes demeurent, voire même empirent. Dès leur désignation, ces élus tournent carrément le dos aux citoyens et souvent même s'il arrive qu'ils font des bourdes, ce n'est qu'a posteriori qu'on apprécie leur méfaits qui sont soumis aux tribunaux. Mais le constat est là, le mal est déjà fait et il est trop tard pour y remédier. Donc, il est impératif de mettre en place des instruments de contrôle et surtout aller vers l'amélioration du niveau qualitatif des élus. De même qu'il faut une action rapide pour soutirer les jeunes à leur grande détresse par l'encouragement de toutes les actions susceptibles de leur permettre une insertion mais de manière durable.»

Mme B.Nacéra, femme au foyer, pense qu' «au rythme actuel, il n'est plus possible d'assurer une subsistance correcte même aux couches moyennes. Avec une pomme de terre à 100 DA, les choses s'annoncent difficiles et le président doit se pencher sur l'origine de la hausse vertigineuse des produits de première nécessité». De même elle pense que l'enseignement doit être amélioré et les conditions des enseignants et des élèves doivent connaître une amélioration. Pour sa part, M. Mohamed, commerçant, indiquera qu' «il est urgent de revoir le système d'imposition et alléger les lourdeurs fiscales qui imposent aux commerçants de recourir souvent à la fraude pour s'en sortir. Il faut absolument trouver une solution pour sortir le secteur du commerce de l'étau étouffant des redressements et essayer d'en faire un véritable partenaire en mesure de contribuer à la résorption du problème du chômage par des outils judicieux qui peuvent ramener la confiance. De même qu'il faut instaurer un système bancaire de proximité pour permettre à l'argent de circuler et d'améliorer ainsi l'économie du pays».

Pour B.Meriem, cadre au chômage, «le président peut faire beaucoup de choses pour les jeunes s'il instaure une véritable écoute. Le président ne peut rien faire tout seul, c'est connu. Alors, il faudrait qu'il choisisse les hommes les plus compétents qui puissent l'aider à solutionner le problème. Parce que les solutions ponctuelles adoptées jusque-là ont montré leurs limites. Le président peut rendre l'espoir à ces milliers de jeunes en proie à un profond désespoir, il a été élu par une majorité de jeunes qui attendent des mesures concrètes et courageuses dans l'intérêt du pays». M.B.Hamid, agriculteur, dira : «Le président doit encourager les agriculteurs pas les spéculateurs. L'agriculteur est devenu leur otage. La cherté des intrants et la faiblesse des moyens mis en place empêchent le fellah de réaliser ses objectifs. De même les lourdeurs bureaucratiques qui existent ne permettent pas aux aides mises en place par le passé d'aboutir aux concernés, ceci sans compter les déviations et autres abus constatés dans l'attribution de matériels ou d'avantages.» L'autre volet concerne «la préservation des terres contre toutes les tentations des autorités qui versent souvent dans la facilité en tolérant le transfert de terres à hautes potentialités agricoles au profit des programmes de logements».






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