Skikda : Le «Sophia» bientôt récupéré par un opérateur égyptien

Finalement le «Sophia», navire échoué depuis le 6 mars dernier, sur une plage proche de Guerbes, dans la commune de fil-fila, à 25 km, à l'est de Skikda, devra être récupéré par l'opérateur égyptien «Ocean Link» qui vient d'en faire l'acquisition. Pressés par la direction de la marine marchande et le nouveau ministre des Transports, armateurs, assureurs du navire ont finalement trouvé l'issue qu'il fallait débarrasser la belle plage de Guerbes de l'imposante carcasse de métal qui la défigure. Ces travaux devront démarrer au cours de cette semaine comme convenu lors d'une réunion tenue, récemment, au siège de l'EPS en présence de toutes les parties concernées. Pour rappel le «Sophia» battant pavillon maltais, en provenance de Turquie, avec à bord une cargaison de tubes d'acier, faisait route vers l'Espagne lorsqu'il a été pris dans une violente tempête qui l'a fait dériver vers les côtes algériennes à la suite d'une panne de machines. Craignant de se briser contre les récifs non loin du Cap de fer, son commandant demande alors assistance à l'entreprise portuaire de Skikda qui dépêcha aussitôt un de ses remorqueurs, le «Skikda» d'une puissance de plus de 3.000 CV, malheureusement la tentative de sauvetage échouera car durant la manoeuvre le remorqueur sera entraîné par le «Sophia» pour aller s'échouer également sur la plage. Surpris par la tournure des évènements, l'équipage abandonnera le remorqueur mais seuls 7 marins purent regagner la terre ferme in extremis tandis que le huitième sera englouti par les vagues. Son corps ne sera retrouvé que plusieurs jours après d'intenses recherches non loin du lieu du drame.

Depuis plusieurs tentatives pour déchouer le «Skikda» furent entreprises et ce n'est qu'au prix de longs et pénibles efforts notamment le déplacement de milliers de mètres cubes de terre pour la confection d'un chenal que le remorqueur sera délivré. Parallèlement, la tentative de renflouement du «Sophia» qui présentait des fissures dans sa coque avec des risques de pollution a été confiée à une entreprise de sauvetage grecque qui ne parviendra pas à concrétiser l'opération en dépit de gros moyens mobilisés notamment un remorqueur grec le «Megas Alexandros» avec une puissance 7.000 CV.

Et pendant plusieurs mois, la situation était restée en stand by. Le déclic ne sera amorcé qu'à la faveur de l'arrivée du nouveau ministre des Transports dont les instructions pour un règlement rapide de l'affaire ont été prises au pied de la terre. C'est pour cette raison que les assureurs du «Sophia» n'ont pas traîné pour dédommager l'entreprise portuaire de Skikda (EPS) pour ses prestations de remorquage s'élevant à 500.000 dollars. La compagnie de sauvetage «Tsavliris» a été également remboursée pour l'intervention qu'elle a effectuée.

Ainsi, selon toute vraisemblance, cette fois-ci le dossier relatif à l'échouement a été bien traité, contrairement à d'autres affaires. Et l'on signalera celles des deux épaves de navires (Kastor 1 et Tenerife 1) échoués le même jour et qui encombrent encore une plage de la commune de fil-Filla.