Skikda - L’association «Les étoiles de la mer» innove: Haro sur le plastique

L’opération, dont l’objectif est de nettoyer les plages de Stora et de Ben M’hidi, aura aussi pour finalité de sensibiliser les citoyens et les autorités pour préserver la propreté des lieux.

Se refusant de rester en marge de la mouvance citoyenne enclenchée ces derniers temps, l’association «Les étoiles de la mer de Skikda» (AEMS) entend défendre sa place dans le gotha local en lançant une action intitulée «Un million de bouteilles en plastique à collecter».

Selon Saïd Ramdane, le président de l’AEMS, cette initiative n’est qu’une continuité naturelle des multiples opérations de nettoyage du milieu marin organisées régulièrement par l’association. Il dira: «Nous avons déjà entamé cette opération qui consiste à débarrasser nos côtes des bouteilles en plastique qui les enlaidissent. Nous escomptons ramasser un million de bouteilles même si nous souhaitons, en vérité, ne pas parvenir à ce chiffre car s’il existait sur nos plages autant de bouteilles, cela prouverait, en quelque sorte l’échec de tout le monde (citoyens, associations et administration) et prouverait que nos plages ne sont que de simples dépotoirs à ciel ouvert.»

L’opération qui touchera les plages de Stora et de Ben Mhidi, se poursuivra jusqu’à la fin du mois d’octobre.

«Vendredi dernier, nous avons collecté plus de 15 sacs de bouteilles sur les seules plages de la Carrière à Stora. Nous avons été aidés par les citoyens qui ont tenu tout de même à nous faire la remarque au sujet de l’absence totale de toute corbeille d’ordures sur le long axe menant de la plage Molo à la Carrière. Comment en voudra-t-on alors aux citoyens s’ils laissent leurs bouteilles vides sur la plage du moment que l’APC n’a même pas jugé utile de placer de simples corbeilles sur ce parcours très prisé par les promeneurs?» s’interroge M Ramdane.

Ce manque n’est pas l’unique entorse commise contre le cadre de vie du village balnéaire de Stora, lequel vit une situation des plus cauchemardesques. En plus des eaux usées qui se déversent sur la chaussée pour aller se confondre avec les eaux du port, Stora, qui accueille chaque été des millions d’estivants, «ne dispose que d’une vespasienne, alors que le sentier qui longe la côte et qui joint les plages ouest du village est en nette dégradation», rajoute notre interlocuteur.

Il estime que l’opération menée par les adhérents de l’association sert de déclic salutaire pour les responsables communaux et aussi «de vecteur de sensibilisation des citoyens pour les impliquer dans la préservation de (leur) milieu».

A cet effet, S.Ramdane fera part de la décision de l’AEMS de lancer le projet du «trophée de la protection de l’environnement et pour l’utilisation des énergies renouvelables».

Il explique: «C’est une distinction qu’on aura à décerner, chaque année à une personne, à une institution ou à une entreprise qui aura fait preuve d’un acte de protection et de valorisation de l’environnement.»

Il reste juste à espérer que ce réveil associatif qui caractérise Skikda ces derniers temps se poursuivra pour tenter de combler les lacunes de la gestion chaotique d’une APC, dont l’inefficacité touche heureusement à sa fin.



Khider Ouahab