Algérie

Skikda : Fil-Fila, le temps des vacances



Lieu de villégiature par excellence, la commune côtière de Fil-Fila, à une quinzaine de kilomètres à l'Est du chef-lieu de wilaya, semble prendre soudain conscience de l'importance de ses immenses potentialités touristiques avec les arguments frappants dont elle dispose. Le beau rivage au sable fin et doré, s'étendant sur des kilomètres prolongeant la plage de Ben M'hidi, a été mis en valeur à telle enseigne qu'il a ravi cette année, la vedette à Skikda sa voisine. Ainsi, juste après l'Oued K'sob, une frontière naturelle entre les deux communes, on se retrouve au beau milieu d'un autre décor avec une ambiance de farniente. Devant soi s'étend une multitude de banderoles colorées avec des souhaits de bienvenue aux nombreux visiteurs étonnés de voir la transformation des lieux. De prime abord, on remarque la présence des locaux de la gendarmerie avec un déploiement d'effectifs conséquents renforçant le sentiment de sécurité. Tout le long de la côte, une multitude de commerces sont en train de s'implanter occupant le vide sidéral qui existait en matière de restauration, particulièrement les années précédentes.

Il faut noter, cependant, que la saison estivale a débuté cette année avec du retard et timidement avant de voir un rush massif déferler sur les plages ces derniers jours. Pour la circonstance, les travaux d'aménagement de la côte se poursuivent pour oublier la tristesse et le sentiment d'abandon qui prévalaient en ces lieux. Au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'agglomération de Fil-Fila, on découvre l'épave hideuse d'un bateau échoué à proximité d'une autre épave dont le démantèlement n'a pas été encore achevé. Contacté à ce sujet, le Président d'APC de Fil-Fila, M. Bouloudani Foudil, déplorera que ces épaves soient encore sur place encombrant la plage et grevant l'espace des baigneurs, sachant que les concessions accordées avec le périmètre occupé par les 2 épaves ont presque pris la totalité des plages. Ces épaves que le propriétaire devait enlever mais les aurait cédées curieusement à un autre opérateur qui devrait prendre le relais dans un délai de 20 jours mais qui n'a pas reparu depuis. Juste en face, le camp de toile concédé à Sonelgaz pour trois longues années est gardé au frais jalousement dans l'attente de colons. Pendant ce temps, l'ONAB occupe également un terrain devant servir comme camp de toiles pour ses travailleurs et devenu presque un terrain vague scrutant l'horizon à la recherche d'hypothétiques vacanciers.

Pourtant, la commune affiche une réelle volonté de sortir Fil-Fila de sa torpeur pour peu qu'on lui accorde la possibilité de le faire. Ainsi, ce terrain vague sommairement clôturé jouxtant la plage ferait le bonheur des estivants, et l'APC ne se fera certainement pas prier pour réhabiliter les lieux et les offrir au public renflouant du coup les caisses de cette commune aux ressources relativement limitées. A quelques centaines de mètres de là se dresse la nouvelle forêt récréative inaugurée seulement le 1 mai dernier et qui, en l'absence de statut clair, s'est transformée presque en lieu de débauche. Ce n'est que grâce à l'initiative de l'APC que les lieux ont pu être transformés en camp artisanal où l'on peut visiter l'exposition et acheter ou vendre les produits, créant ainsi un espace d'animation enrichissant faisant le bonheur des vacanciers. Fil-Fila, comme d'autres communes, n'est pas épargnée par le chômage pourtant, les actes de vols sont rares ici, «vous pouvez garer sans crainte on ne touchera pas à votre voiture», nous lance un passant qui a remarqué notre appréhension à ce sujet.

Les difficultés de Fil-Fila sont innombrables et le Président d'APC a révélé avoir pu régler par le dialogue plusieurs problèmes soulevés par des jeunes, notamment celui de l'interdiction de la location de tentes qui a failli dégénérer. L'agglomération a grandi de manière anarchique par le passé puisque la ville ou ce qui y ressemble a été utilisée par le passé pour le recasement de familles pour lutter contre l'habitat précaire, ce qui fait que l'aménagement urbain face au peu d'exigence de l'époque a été relégué au second plan. Aujourd'hui, l'on se retrouve avec une ville éclatée en plusieurs poches éloignées les unes des autres que la commune a toutes les difficultés à entretenir face au manque de moyens. Pourtant, on remarque qu'il y a eu un effort réel dans la prise en charge des préoccupations des citoyens qui semblent prendre leur mal en patience. L'été, c'est avant tout le temps des vacances, des estivants et Fil-Fila veut devenir un lieu privilégié pour accueillir les touristes pour peu qu'on l'aide dans cette voie. Enfin, il ne faut pas oublier surtout, que la ville est un bastion de la résistance durant l'époque coloniale, et il est le premier village libéré d'Algérie lors du soulèvement du 20 Août 1955 que l'on s'apprête à célébrer dans quelques jours.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)