Algérie

Skikda : Des familles vivent dans des maisons sous scellés



Je vis seule depuis la mort de mes parents. Je vis seule dans un immeuble presque vide après le départ de la majorité de mes anciens voisins qui ont été recasés. Je n'ai pas où aller, et la nuit, je la passe debout de peur qu'on vienne m'agresser. Regardez, tous les appartement sont vides et leurs portes et fenêtres cimentées. » Celle qui a tenu ces propos est une jeunes fille dont l'âge ne dépasse pas la trentaine. Elle occupe toujours les ruines de l'immeuble sis à la rue Boughamouza, au Quartier napolitain. Pourquoi n'a-t-elle pas été recasée comme ses voisins ' Sans état d'âme, elle répond : « On a estimé que je dispose d'un lot de terrain et que je n'ai pas à bénéficier en plus d'un logement social. » Dispose t-elle vraiment de ce lot de terrain ' « Oui, c'est une terre agricole dans l'indivision qui se trouve au camp Eddis près de Ramdane Djamel en plein maquis. C'est une terre familiale qui ne m'appartient pas et comment voulez- vous que j'aille construire un logement en pleine forêt ' Moi je dis qu'on cherche seulement à me trouver des prétextes pour m'écarter. Pour quelles raisons ' Dieu seul le sait ! »Dans le même immeuble, trois autres locataires occupent encore « leurs appartements ». Au dernier étage, un jeune père de deux enfants est consterné. Il dira dans ce sens : « Je ne comprends pas le fait qu'on déclare un immeuble désaffecté et qu'on laisse des personnes y habiter. L'immeuble s'écroule sous nos pieds et si on est encore là c'est qu'on n'a pas où aller. C'est ce que les responsables locaux ne veulent pas admettre. Moi je n'ai ni bénéficié ni postulé pour un logement ou un lot de terrain. Toutes mes économies je les ai dépensées pour acquérir, à titre de locataire, cet appartement. Je ne bouge pas d'ici et si cet immeuble s'écroule nous mourrons, et la responsabilité en incombera à ceux qui refusent de nous recevoir pour écouter nos doléances. »Hier, une énième correspondance a été, une fois encore, adressée aux habitants les sommant de quitter l'immeuble déclaré désaffecté et les avertissant qu'ils sont les seuls responsables de tout éventuel drame. C'est comme si on les poussait à choisir entre la peste et le choléra !


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)