Algérie

SKIKDA : COUP DE GUEULE D'UN PRESIDENT D'ASSOCIATION



« Trop, c'est trop ! A Skikda, la situation s'en est allée crescendo vers le pourrissement où le laisser-aller a été érigé en mode de gouvernance confortable pour des élus qui n'ont pas la cote auprès de leurs administrés mais qui n'ont en cure…», ainsi s'est exprimé M. Souames Nabil, le président de l'association des habitants de Stora, Cité balnéaire et port de pêche, dépendant administrativement de Skikda, et membre du comité local de suivi de l'hygiène de la ville, qui nous a contacté pour dresser un état des lieux sans complaisance. «Permettez-moi de vider mon sac, car on en a marre d'être pris à partie à tous les coins de rue par les citoyens qui s'en prennent à nous, nous reprochant, à tort, de cautionner par notre prétendu silence la position de la municipalité caractérisée par un manque d'initiatives dans la prise en charge des actions relatives au cadre de vie qui s'est sérieusement dégradé, ces derniers temps, incitant à des mesures énergiques urgentes. Pourtant, nous n'avons pas cessé d'adresser des requêtes, à ce sujet, à toutes les instances; nous avons participé à des réunions tant au niveau de l'APC de Skikda que de la wilaya où nous avons toujours fait part de nos recommandations, mais nos propositions n'ont jamais été prises en considération. C'est pour cette raison que nous disons aujourd'hui basta !» Visiblement, c'est un président d'association acculé qui a été contraint de sortir de sa réserve habituelle, en faisant le bilan des échecs de l'APC de Skikda. «Oui, dites-le, je suis prêt à défier quiconque osera contredire mes affirmations, nous avons toujours été conciliants dans nos rapports avec les responsables locaux, malheureusement en face, on nous prenait pour des gamins et on n'accordait pas d'importance à nos revendications…» Parmi les manquements criards de l'APC, il citera l'état d'abandon de la fameuse place du 1er Novembre 1954, faisant face à l'hôtel de ville, gagnée par la saleté et où l'association, dira son président, a proposé la pose de bancs publics à l'image de ceux des allées du 20 Août 1955. Il déplorera en outre le squat de la voie menant au port de Skikda qui a été «purement et simplement annexée au port et interdite à la circulation alors qu'elle peut servir à la décongestionner puisqu'elle mène au port et dispose d'une bifurcation menant au-dessous du boulevard Hocine Gherafa par où on peut se rendre à Stora en évitant les bouchons. La fermeture de cette voie au public a eu pour conséquence le déplacement de la station de taxis desservant la corniche storasienne pour la mêler à deux autres stations jouxtant la place du 1er Novembre, créant ainsi une pagaille aux heures de pointe. Nous revendiquons la restitution au public de la voie menant au port de Skikda et qui fait partie intégrante du réseau routier la ville ainsi que le retour de la station de taxi à son emplacement d'origine». Un peu plus en amont, à l'intersection de la rue Didouche Mourad et la rue reliant le CEM El-Khawarizmi, l'APC a placé un panneau d'interdiction de tourner à gauche qualifié «d'énormité». «Nous n'avons jamais été associés à pareille initiative qui impose aux usagers de traverser la rue Didouche Mourad pour effectuer le contournement fastidieux d'un îlot, par la ruelle commerçante et exiguë, Kadid Youcef, grouillante de monde pour revenir quelques mètres plus haut à la même rue Didouche Mourad. Une décision aberrante que les citoyens désapprouvent totalement puisqu'au lieu d'arranger la circulation, elle la complique encore plus!..» Sur un autre registre et pour marquer le manque de coordination entre les élus et le mouvement associatif, l'affectation de l'ancien parc à fourrage de l'APC, juste derrière l'hôtel de la mutuelle de l'enseignement, Munatec, pour l'implantation d'un projet de réalisation de logements promotionnels fait jaser. A ce sujet, notre interlocuteur s'est indigné : «Comment a-t-on pu autoriser pareil projet privant la ville du rare espace vert encore existant. Ce petit bois aurait pu servir à créer un espace de loisirs et de détente qui font cruellement défaut à Skikda où la pollution dépasse les normes.» En ce qui concerne Stora, il a tenu à lancer un appel pressant aux autorités pour la prise en charge du vieux bâti qui défigure ce village, appelé à jouer un grand rôle en matière de tourisme avec notamment sa future marina. En matière de réfection des routes, il s'est étonné que «les travaux entrepris depuis quelque temps n'aient pas connu d'avancement et les décapages mécaniques intensifs de la couche superficielle de la chaussée n'aient servi qu'à créer une gêne aux usagers à tous les coins de la ville, caractérisée déjà par une circulation inextricable surtout dans les principales avenues comme les allées du 20 Août 1955 où l'absence de trémies qui existent dans de nombreuses autres villes, de moindre importance que Skikda, complique encore plus la situation».


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