Algérie

Sixième sensation



Sixième sensation
Le Théâtre national algérien (TNA), à Alger, a résonné haut et fort, au grand bonheur des mélomanes venus massivement vendredi soir. Et pour cause ! C'était le concert inaugural de la 6e édition du Festival culturel international de musique symphonique, se tenant du 12 au 19 septembre 2014.Déjà six. Le Festival international de musique symphonique d'Alger est en train d'asseoir sa maturité. Car il s'amende au fil des années sans tomber dans le carcan routinier. Cette année, le festival affiche une ambition internationale avec une vingtaine de pays, comme l'Allemagne, l'Autriche, l'Espagne, la France, l'Italie, la Finlande, la Suède, l'Ukraine, la Russie, la Syrie, l'Egypte, la Tunisie, le Japon, le Mexique et la Chine. Et la Belgique est l'invité d'honneur de cette année. Mais, on note l'absence de pays africains, des Etats-Unis, du Royaume-Uni? Ce sera pour la prochaine fois. Il s'agit bien du festival de musique symphonique des quatre coins du monde. Puisque la musique est sans frontière. Et ce festival est un point d'orgue annuel jurant avec le tout «technoïde», assisté et numérique, musicalement parlant.Seule la dextérité faisant la différence qui se défausse du courant AC/DC très cher au groupe de heavy metal des Antipodes. Et pas de court-circuit. Que de la musique live, vivante, acoustique, unplugged et surtout universelle. Le concert d'ouverture n'a pas dérogé à sa tradition globale et universaliste. Une performance unique, classique et classieuse. La preuve ! L'Orchestre symphonique national (OSN), une formation algérienne, est renforcé par des musiciens belges, issus de l'Orchestre royal de chambre de Wallonie, français, égyptiens ou encore espagnols. Un maestro algérien, «à la baguette magique», Amine Kouider qu'on ne présente plus, une soprano française, CatherineManandaza, interprétant le répertoire du compositeur italien Giuseppe Verdi et celui du Russe Piotr Ilitch Tchaïkovsky.La soprano Catherine Manandaza, d'origine malgache, n'était pas du tout dépaysée. Parce que le Théâtre national algérienMahieddine Bachtarzi lui est familier. Il y a 13 ans, elle y avait interprété les héroïnes mozartiennes Fiordiligi, Donna Anna ou Donna Elvira, sous la direction de Amine Kouider. Et ce, lors de la réouverture du TNA en 2001. Cette année, Catherine Manandaza, la soprano canonique, à la coiffure japonisante «bluffera» son public tout ouïe et acquis à son charme et sa grâce lyrique. Elle offrira un florilège opératique de Giuseppe Verdi sous les auspices du chef d'orchestre unique, Amine Kouider. Elle incarnera un jeu de rôles ébouriffant. Elle seraVioletta (Traviata), Leonora (Le Trouvère ou plus communément Il Trovatore), Amelia (Un Bal masqué, Un ballo in maschera) et Aïda (rôle-titre, esclave éthiopienne). De la dramaturgie, l'éloquence et l'émotion.Entre les «sautes d'humeur» de sa partition, pas du tout massacrante (mélancolie, allégresse, peur-panique?), elle glissera un «Salam alikoum» en guise de révérence à l'endroit de l'assistance, comptant notamment des ambassadeurs et des ministres. La seconde partie du récital fut dédiée au compositeur Pyotr Ilyich Tchaïkovsky. Un registre grand et grandiose, ample et panoramique. Une musique boisée, cuivrée et accordée ! Pour la circonstance, la Symphonie n°6 en si mineur pathétique -Op.74 s'articulant en adagio-allegro non troppo, allegro con grazia, allegro molto vivace et adagio lamentoso. «Ce festival est une fête de la musique universelle. Et il a acquis ses lettres de noblesse de par le monde. Un rendez-vous incontournable. C'est notre 6e symphonie... !» soulignera Abdelkader Bouazzara, commissaire du Festival international de musique symphonique d'Alger et directeur de l'OSN.Des concerts sont programmés à l'issue de ce festival à Tizi Ouzou, Oran, Sidi Bel Abbès et Tlemcen. Festival culturel international de musique symphonique d'AlgerDu 12 au 19 septembre 2014Théâtre national algérienSquare Port SaïdCe soir à 18h30 (précise)Duo Schmidt-Michel (Suisse)Ensemble KlangEssenz (Allemagne)Orchestre de chambre de la Bibliothèque d'Alexandrie (Egypte)Accès : 200 DA




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